| Discours sur la cité |
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AUGUSTINUS CARO Manius
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 Posté le : Sam 22 Sep 2007 |
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Dans les jardins de l'Esquilin, ouverts à tous, un scribe en tailleur se tient à prêt à noter chaque mot. Manius AUGUSTINUS CARO va en effet prononcer le premier des discours sur la Cité.
Citoyens, j'ai cru bon de vous réunir ici, pour le moment peu nombreux, pour vous parler de notre Cité. Aujourd'hui je veux aborder la fondation de Rome car beaucoup semblent en avoir oublié le récit et ce qu'il implique.
Suivant la tradition, un groupe de Troyens s'est échappé de la ville alors prise par les Grecs qui, impies, pillèrent ses temples et mutilèrent Apollon.
Sous la conduite d'Enée, fils d'Anchise qu'il n'hésita pas à porter sur son dos, et de la divine Vénus, il consuidisit son groupe à travers les mers. Leur long périple s'arrêta d'abord à Carthage. L'amour de Didon fut déçu par la volonté des Dieux qui ordonnèrent à Enée de partir pour fonder une autre cité. Didon se suicida et Enée et les siens abordèrent le Latium.
Enée épousa la fille du roi local, Latinus et pris pour capitale la ville de Lavinium. Il eut un fils, Ascagne, qui décida de fonder la ville d'Albe la longue. Sur cette ville régnèrent XII Rois. Le treizième, Numitor, fut détrôné par son frère Amulius, qui fit de sa nièce Rhe Silvia une vestale vouée à la chasteté. Mais le Dieu Mars, que vous connaissez tous pour sa force à prendre les filles, la rencontra. Elle mit au monde deux jumeaux, Remus et Romulus.
Bien sûr, suivant une tradition toujours maintenue, la Vesta fut emmurée vivante et les enfants exposés sur le divin Tibre. Fort heureusement, une louve les receuillit. Témoin de ce mirable le berger Faustulus prit également soin des enfants qui furent alors connus des habitants, nos ancêtres.
Une fois devenus grands, Remus et Romulus restaurèrent leur grand-père Numitor sur le trône d'Albe. Ils voulurent ensuite fonder une nouvelle cité. Pour décider qui des deux seraient le fondateur, on prit les auspices et un vol d'oiseaux désigna Romulus.
Celui-ci fonda la ville selon un rite ancestral. Il traça un sillon avec une charue et déclara le pomérium inviolable et sacré. Rémus, trouvant cette protection ridicule, traversa le sillon pour défier son frère. Romulus, marquant ainsi l'intransigeance qui doit être attachée à ce sillon sacré, tua son frère.
Voilà pourquoi ceux qui ont violé le Pomérium doivent mourrir. Voilà pourquoi Dobrasus, son toutou Carmanovius et leur mignon Gaius sont devenus des traîtres à la tradition, aux Dieux et à la République. Voilà pourquoi ils doivent mourrir.
au scribe
Qu'il en soit fait copie et lecture autant que possible...
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AUGUSTINUS CARO Manius
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Inscrit le : Sam 23 Sep 2006
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Posté le : Sam 22 Sep 2007 |
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Le lendemain, la même scène se déroule dans les jardins de la villa augustine. Fort du dernier discours, le public y est plus nombreux.
Citoyens, nous nous sommes arrêtés au juste châtiment de Rémus par son frère Romulus.
Une fois Rome fondée, il faut s'arrêter sur qui étaient les Romains à l'époque. Nous l'avons dit, ce sont des bergers qui ont recueilli les deux jumeaux. Et ils ont restaurer leur grand-père sur le trône d'Albe.
Et bien voilà, essentiellement des hommes de son âge, Romulus s'est entourré de quelques Albins et surtout des hommes qui, bergers ou non, s'étaient installés sur les sept collines.
Pour sa cité, il fallait à Romulus des femmes. c'est pourquoi eut lieu l'enlèvement des SAbines que tout bon patricien se doit de refigurer lors de son mariage, ce que fit mon cousin Pietrus, et que je fis moi-même il y a bien longtemps.
Par sa force morale et la sagesse du roi des Sabines, Titus Tatius, Sabins et Romains se réunirent en une seule et même cité.
C'est ainsi que dans le Sénat que créa Romulus siègèrent les pâtres compagnons de Romulus dont mes ancêtres furent, et les Sabins.
C'est lors d'un violent orage que Romulus disparut, repris par les Dieux après avoir accompli sa destinée et devint donc le divin Quirinus.
Ce récit doit vous convaincre de ne pas croire ceux qui se disent romains mais changent cette légende. Il n'y a point de patriciens qui ont voyagé à l'époque, il n'est pas romain d'avoir pour cognomen un nom de ville grecque de Sicile.
De même Julius Carmanovius n'a pas le droit de dire qu'il est plus romain que moi, que vous, sous prétexte que les Sabins se sont joints à nous après que nous leur ayons pris des femmes.
marque une pause et boit un peu de vin. Laissant le temps au scribe de finir sa tablette et de changer de stylet.
Nous en arrivons maintenant au temps des Rois. Ce temps nous montre des personnalités hors du commun, mais nous montre également la faiblesse de la monarchie qui doit être proscrite.
C'est un sabin qui succéda à Romulus : Numa Pompilius. Conseillé par la nymphe Egérie, il dote notre cité de ses institutions religieuses.
Après lui vint le terrible Tullus Hostilius qui détruisit Albe lors du fameux combat des Horaces et des Curiaces. il en déporta la population à Rome. Voilà comment la population grossit, réunissant Romains, Sabins et Albins sujets des fils d'Enée.
Il eut un successeur albin, Ancus Martius, qui fonda Ostie notre port.
Tarquin le superbe, époux de l'impérieuse Tanaquil et tuteur des enfants du Roi, se fit élire roi après la mort d'Ancus Martius. Sous ce roi Etrusque, le Sénat fut augmenté après la conquête des Latins. Ceux-là, sont père conscrits car ajoutés au Sénat originel. On assècha les marais du forum.
Vint ensuite le grand Servus Tullius qui démontre que l'on peut être d'origine modeste et devenir un grand homme. Il donna à Rome une enceinte. Il divisa la cité en quatre tribus et en cinq classes censitaires pour le recrutement de l'armée civique.
Son gendre, démontre quant à lui le défaut irréductible de la monarchie. Tarquin le Superbe détrôna le grand roi, il se conduisit en Tyran. Il trancha la tête de nombreux citoyens pour un oui ou pour un non. Quand il prit l'honneur d'une citoyenne, il fut chassé par Brute et les patriciens qui, comme mon aïeul et de nombreux autres, instaurèrent à Rome la République.
Voilà pourquoi nous rejetons tout pouvoir personnel, voilà pourquoi il est inacceptable que l'imperator ait voulu changer ses lauriers en couronne en se prenant pour un roi de Rome avec son armée dans le pomérium.
au scribe
Qu'il en soit fait copie et lecture aussi largement que possible.
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CARMANOVIUS Julius
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Posté le : Sam 22 Sep 2007 |
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Julius, assistant incognito à cette deuxième leçon avec quelques "amis", interrompt l'orateur après qu'il ai terminé:
Pourquoi nous parle tu ainsi des premiers temps de Rome alors que tes connaissances sont lacunaires sur certains points, Sénateur Caro?
Si tu connaissais si bien l'histoire de Rome, tu saurais que les Carmanovii sont arrivés avant même l'enlèvement aux Sabines, puisque Julius Carmanovius l'aïeul de cette noble Gens y a joué un grand rôle!
Et puis, comment peux-tu prétendre connaître le cognomen de toutes les familles des premiers temps? Es-tu Censeur ou un Dieu, pour savoir qui est Patricien et qui ne l'est pas?
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AUGUSTINUS CARO Manius
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Posté le : Dim 23 Sep 2007 |
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se demande d'abord qui est le trouble fête puis se dit qu'un seul homme peut savoir les légendes familiales
Ces questions ne m'intéressent pas, oui, il est vrai que des rumeurs prétendent qu'un sabin aurait de lui-même trahi son propre peuple en allant avec les romains enlever ses femmes... mais je ne suis pas sûr qu'il soit bon d'insister sur ce point.
à l'auditoire
Ah messieurs, voici Julius Carmanovius, qui n'a pas même le courage de se montrer à visage découvert, le voici celui qui a fait comme Rémus mais qui respire encore.
il vient jusqu'ici voire si de moi ou de lui il a la plus longue...
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CARMANOVIUS Julius
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Posté le : Dim 23 Sep 2007 |
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Julius, sans répondre aux piques, ce qui ferait trop plaisir au triste orateur:
Ainsi donc, selon qu'elles soient prononcées par un Caro ou un autre Romain, d'antiques paroles deviennent rumeures ou légendes?
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PLINIUS VICTOR Le jeune
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Posté le : Mer 26 Sep 2007 |
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Plinius le jeune dès la seconde journée assiste aux lectures et opine du chef très souvent
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MJ Mulet
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Posté le : Mer 26 Sep 2007 |
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HJ : Ajout de détails pour l'autre pinailleur...
Les auditeurs, rudoient le sénateur Carmanovius et lui crient d'aller voir en Sabine s'ils n'y seraient pas. Ils sont venus pour écouter le sénateur Augustinus, pas un impie.
Le plus Sabin des sénateurs est repoussé pas à pas vers la sortie du parc. Etonnamment aucun coup n'est donné, heureusement que seuls le petit peuple bagareur ne vient pas assister aux discours de Caro.
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Toi manger yaourt. Nature yaourt. Et toi devenir un consul tu sera.
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AUGUSTINUS CARO Manius
Autorisation : Membre
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Inscrit le : Sam 23 Sep 2006
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Posté le : Jeu 04 Oct 2007 |
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aussi peu après, un nouveau discours, toujours relayé de la même façon mais de en plus célèbre, est prononcé dans les jardins de l'Esquilin.
Quirites,
aujourd'hui, nous en sommes arrivés au temps où la République fut instaurée. Mais la République héritait d'ores et déjà d'une tradition et d'institutions.
Comment décrire ce que constitue une Cité ?
il faut pour cela commencer par ceux qui n'en sont pas... les esclaves d'abord.
Nos esclaves sont des biens qui nous appartiennent. Mais ce sont également des hommes, car ils peuvent un jour être affranchis et un jour donner des citoyens.
Les affranchis quant eux, ne peuvent l'être en principe que par testament s'ils sont nos héritiers. Toutefois se développement d'autres formes, ayons confiance en la prêture pour venir traiter ce problème.
Et voilà donc les Citoyens. La relation entre les citoyens et la Cité est celle d'une unité qui ne peut vivre sans le tout, et d'un tout qui ne peut vivre sans les unités.
Nous sommes la fin et le moyen de la Cité et il n'y a dans une Cité que des citoyens. Aucun groupe, aucun homme ne peut prétendre se différencier des autres au sens d'une séparation.
Certes il y a un Sénat, des Magistrats et un Ordre Equestre, mais du dernier citoyen au Consul c'est un lien continu qui réunit l'ensemble dans la Cité et nul ne saurait en sortir.
L'égalité. Voilà ce qui caractérise notre République et toutes les cités urbanisées, civilisées. Bien sûr il y a le patron et le client, il y a le laboureur et le sénateur, le petit hère et le chevalier... mais tous nous sommes égaux et cela ne signifie qu'une seule et même chose : dans la vie quotidienne, montrer du respect et de la considération pour tout citoyen ; à la guerre, considérer de la même manière la vie d'un citoyen et celle d'un autre.
Mais attention, il y a qui prétendent que cette égalité doit signifier la fin des places que chacun doit occuper... n'écoutez pas ces destructeurs de la Cité.
Ce qui nous unit c'est une solidarité étroite où chacun est organe du grand coeur. Mais il faut à une Cité que chacun occupe une place précise... même la Démocratie des Athéniens donne des rangs à ses citoyens.
Les Dieux ont donné aux citoyens selon le rang qu'ils doivent occuper, ils ont prévu pour chacun une destinée à accomplir et tous, un jour, nous périrons. Mais l'ordre établi par les Dieux doit être respecté.
La Justice, voilà ce qui organise notre cité. Une organisation conforme à la Raison de Jupiter le Très Haut, voilà qui est juste. Des actes droits, voilà qui est juste. Chacun doit demander la place que la justice lui permet de demander. Chacun doit s'en tenir aux prérogatives que la justice lui concède.
Notre Cité se délie aujourd'hui. Auparavant, nous n'aurions jamais vu des généraux prétendre pouvoir se substituer à la justice de Rome, transgresser les limites sacrées de la cité, trahir ainsi et les Dieux et leurs Ancêtres... et surtout, si nous l'avions vu, nous ne subirions pas l'affront d'encore les voir respirer.
Auparavant, nous n'aurions jamais vu certains prétendre que les Dieux puissent permettre un pareil sacrilège... Allons ! regardant le ciel QUIRINUS ! Romulus fait Dieu ! As-tu donc permis de laisser le Pomérium violer à nouveau, alors que tu as fait périr ton propre frère, un fils de Mars, pour cela ?!
Auparavant, nous n'aurions pas vu un consul de Rome périr sur les rostres sans que toute la cité, tous les citoyens, tous du sénateur au plus pauvre des pauvres, se lève et parcourt la cité de fond en comble pour punir les responsables d'un pareil sacrilège.
Car la solidarité qui nous unit ne nous dispense de rien. Il y a des magistrats, mais ils ne sont là que pour accomplir par eux-mêmes ce que la Cité, à tout moment, pourrait ET DEVRAIT exercer par elle-même.
Je récuse une Cité qui se repose sur un Sénat et ses Magistrats et considère que tout est fait. Je conspue un citoyen qui se dit qu'il n'a rien à faire parce qu'il n'est pas sénateur, parce qu'il n'est pas magistrat.
Voilà pourquoi je refuse que le Sénat prétende tout régenter ! Nous vivons dans une où les décisions du Sénat, où même les Lois ne sont qu'une part infime des décisions qui doivent être prises. Dans la vie de tous les jours ce sont d'abord les pères de familles qui organisent leur gens, ce sont les patrons qui organisent leur clientèle, ce sont les contrats qui organisent les citoyens entre eux, ce sont les prêteurs qui donnent le droit à Rome et de même les prêteurs de chaque autre endroit de la République.
Etre citoyen signifie être actif car être inactif signifie être inutile. Je ne veux pas que l'édilité soit la seule en charge des enquêtes et de la police dans cette ville... comment le pourrait-elle avec deux édiles et quelques centaines de vigiles alors que nous sommes plusieurs dizaines de milliers de Romains à l'Urbs !
Non, je veux que chaque citoyen prenne ses responsabilités... car c'est cela, une cité qui fait corps, qui n'agit comme un seul homme et qui porte avec cette masse puissante de citoyens unis, au plus haut degré la Piété, la Justice et la République ! Car oui, la chose du peuple nous concerne tous !
au scribe
qu'il en soit fait copie et large diffusion.
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AUGUSTINUS CARO Manius
Autorisation : Membre
Nb de messages : 703
Inscrit le : Sam 23 Sep 2006
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Posté le : Mar 09 Oct 2007 |
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Une nouvelle journée commence sur l'esquilin, les citoyens des environs et de tout Rome en fait, sont informés par la rue que Manius va tenir un nouveau discours.
Quirites,
Nous avons parlé des origines de la Cité. Et pourtant il y a un point qui aujourd'hui m'a interpellé, choqué... atterré.
J'aimerai que nous parlions des Dieux, de nos temples et du service de la religion.
Comme vous le savez, il n'est pas un jour sans que nous ayons d'une façon ou d'une autre à faire pour les Dieux. Nous avons ceux du foyer, ceux de la famille, ceux de nos champs et surtout, par dessus tout, ceux de la Cité.
Assurer la paix des Dieux, voilà ce qui est censé garantir notre avenir et notre félicité. Cette paix brisée, c'est tout Rome qui est en danger.
C'est pourquoi nous avons institué un service au Dieux par les citoyens. A l'exception des Vestales et des Augures, qui ne sont pas infaillibles, il n'est aucun citoyen qui soit plus religieux qu'un autre.
Il y a des fonctions qui donnent une protection : les Tribuns notamment, mais ça ne leur donne aucune place prépondérante à la mienne, à la vôtre, devant les Dieux immortels.
Les serviteurs des offices ne sont que des officiants. Les prêtres, les flamines, le Grand Pontife.
Le Grand Pontife. Je suis de ceux qui ont toujours été contre la dérive de nos institutions dans cette matière.
Au temps des Rois, ceux-ci cumulaient les fonctions des Consuls et du Pontife. Autorités suprêmes de la République, ils se devaient de tenir dans leurs mains les clefs de la Paix civile et de la Paix des Dieux.
Mais aujourd'hui nous avons partagé leur pouvoir civil et militaire entre les deux consuls, et leur charge religieuse a été entièrement transférée au Collège des flamines, ou pontifes, dans lequel le flamine de Jupiter, ou Grand Pontife, occupe une place de coordination.
Je trouve aberrant, contraire à la tradition et DANGEREUX de laisser le Pontife occuper à plein une charge, qui en devient presque une magistrature et qui a pris une ampleur malsaine... puisqu'elle en devient capable de pervertir l'âme de nos citoyens.
Que dire d'un Pontife qui se prend pour un prêtre oriental ? Que dire d'un pontife qui de façon pernicieuse mange des langues et se complet dans l'oppulence ? Que dire d'un Pontife qui s'oublie au point de prétendre que le Pomérium, le sillon sacré tracé par Romulus lui-même peut avoir disparu ou que les Dieux peuvent en ignorer la sacrilège !
grondant férocement
CITOYENS ! Prenez garde ! Ne vous laissez pas corrompre comme Caius Demetrius le juré égaré ! Ne croyez pas ceux qui n'ont aucune voix aux chapitres !
les mains en avant
Je sais, je sais... certains vont vouloir dire que le Pontife connaît mieux les Dieux, qu'il est mieux placé que moi pour parler...
menaçant
Mais cela est faux ! Ne le croyez surtout pas ! Le Pontife n'est pas plus proche des Dieux que vous ! Il n'est que l'automate d'une fonction... pas de magie là-dedans !
Ne vous laissez pas prendre aux jeux d'un Pontife qui veut se prendre pour un sorcier...
au scribe, détaché
Qu'il en soit fait copie et lecture aussi largement que possible.
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