Brutus Darus Bassus

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Cursus Honorum
image:MedConsul.gif Consulat -
image:MedPreteur.gif Préture -
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Autres fonctions
image:MedCenseur.gif Censure -
image:MedTribun.gif Tribunat de la Plèbe 359, 361-362, 365-367
image:MedPontifex.gif Pontificat -
image:MedNavarq.gif Navarquat -
image:popularite.png Autres Flamine de Mars (359-362)

Ambassadeur itinérant en Gaule (369)

Naissance et mort

Né en 323 à Rome, mort en 375 à Rome

Biographie

Brutus Darus Bassus est né en 323 ab urbe condita à Rome. Il est le premier fils du sénateur Bennitus Darus Sinister qui deviendra plus tard plusieurs fois Consul et Censeur.

Toute la jeunesse de Brutus est marquée par la montée en puissance de la modeste gens Darii et les nombreuses campagnes militaires de son père. La première de ces campagnes est celle d'Illyrie, alors que le jeune Brutus n'a que sept ans, absence qui se prolonge encore pendant deux ans d'ambassade en Vénétie.

Viennent ensuite pendant six ans le franchissement du cursus par son père, émaillé d'autant de difficultés que de réussites, comme le grand incendie de Subure ou l'arrestation de l'infâme Salamandar.

A seize ans il est témoin du consulat qui aurait du marquer à jamais la gens du sceau de la gloire, mais l'incapacité de certains et l'opposition farouche le transforment en véritable débâcle et privent son père de la conduite de la guerre, au grand malheur de la République qui subit de cruelles défaites dans les temps.

Brutus, désormais en âge de combattre, exprime le désir de suivre son père mais doit rester à Rome pour y gérer les affaires de la famille. Ces cinq années lui permettent d'acquérir très tôt un certain sens des affaires et de la vie politique romaine. Au retour de Bennitus du sud, il redevient un simple fils de sénateur, quoique désormais membre de la noblesse depuis le consulat de son père six ans plus tôt.

Vivant confortablement d'une rente accordée par son père, il montre de grandes prédispositions pour la bonne chère et la vie de la haute société romaine. Il fraternise notamment avec son beau-frère Titus Ovatorius entre son mariage puis son départ, et enfin sa mort à Carthage dans l'incendie de l'incendie de l'ambassade. Il prend alors les orphelins sous son aile avec l'aide de la jeune veuve.

Au cours de la censure de son père, il commence à dévoiler ses orientations politiques, improbable mélange de conservatisme de bonne famille et de populisme qui contraste avec les idées paternelles. Il se marie alors avec la jeune Livia Paladius, fille du maître de la Sodalité de Vesta.

La dernière année de la vie de Bennitus est marquée par sa déchéance. Frappé de folie par les dieux, il attire l'opposition du Sénat, devient paranoïaque et despotique. Brutus et ses frères tentent de tempérer les ardeurs paternelles, sans grand succès. Après l'affrontement entre le consulaire Aquae et le Censeur qui entraîne la mort de ce dernier, Brutus privilégie apaisement et pardon à la vengeance.

Il succède à son père au Sénat en 358 et adopte officiellement les enfants de feu Titus Ovatorius. Il commence à lier des alliances familiales inattendues avec les sénateurs Marius et Julii, qui étaient pourtant les adversaires les plus farouches de son père, alliances qui déboucheront sur les mariages respectifs de ses sœurs Verginia et Livia avec les deux hommes en 359 et 360. La famille s'agrandit également avec la naissance de son premier fils, Vibius, fin 358.

L'année suivante, il est élu au Tribunat en faisant campagne sur la hausse de l'Aide à la plèbe qu'il augmente de manière drastique, et l'arrêt des levées jugées abusives en temps de paix. Ses deux plébiscites, sur les conditions d'entrées en guerre et sur le pardon aux généraux, sont tous les deux acceptés par la plèbe. L'année voit également les Augures le déclarer Flamine de Mars.

En 360 il est battu au tribunat par le consulaire Decinus (de peu) et l'ancien tribun Magnus (grâce à une indécente campagne des optimates). L'année est marquée pour lui par l'indifférence du Sénat face aux campagnes financières ayant offert le tribunat à Magnus et son opposition bornée à la réforme des levées en temps de paix. A l'hiver il entraîne les citoyens dans une démonstration de vertu romaine durant laquelle une importante quantité d'as récupérés par ses clients lors de la campagne de Magnus est déposée dans le calme devant la domus Poussinus.

Est-ce le symbole qui pousse Magnus à se retirer de la course ? Toujours est-il qu'il est réélu au Tribunat, devançant même le consulaire Decinus. Il revient à la charge avec sa réforme militaire, tentant cette fois d'en faire adopter une version allégée par la voie sénatoriale. En collaboration avec son collègue, il participe à la réflexion sur les sodalités.

L'année 362 s'écoule de façon morne jusqu'à ce que les serviteurs de la maisonnée aperçoivent une panthère dans le petit matin hivernal : Bacchus est venu visiter les rêves du tribun déjà adepte convaincu de la boisson et de l'ivresse. Le culte familial voué jusqu'alors à Cérès et Mars prend un tournant radical avec l'arrivée du dieu du vin comme nouvelle divinité protectrice. Le tribun va même jusqu'à faire édifier une taverne-autel, le Rêve de Bacchus, face à la Curie, et à y officier du soir au matin.

Excédé par l'incompétence de certains sénateurs et l'introduction à la Curie de Grecs arrogants, il revient un an plus tard au affaire, au printemps 364, et fonde le mouvement des Vrais Romains. Durant le siège imposé par Luceria et le Samnium, il parcourt Rome pour motiver le peuple et l'encourager à participer à la défense de la ville.

Les Comices ne pouvant se réunir à cause des suites du siège, le Sénat élit seul les magistrats 365. Pour permettre de contrebalancer leur pouvoir, le sénateur Darus propose la reconduction à titre temporaire des deux derniers tribuns disponibles, le sénateur plébéien Priscus et lui-même. L'idée est acceptée par le Censeur qui leur confie également la tenue des élections devant avaliser la nomination des magistrats.

A l'été, le tribun par intérim se lance dans une grande tournée provinciale pour aller à la rencontre des citoyens dont la voix ne peut pas se faire entendre à Rome.

Cette même année est marquée par les affrontements verbaux au Sénat avec Lucius Plinius Victor. Ce dernier ira même jusqu'à parodier le Tribun en public, sur les Rostres, ainsi que par une pièce de théâtre des plus scabreuses. Ces attaques entraîneront plusieurs plaintes contre Plinius et ses sbires. Néanmoins la fin de l'année voit une surprenante paix se conclure entre les deux ennemis grâce à l'entremise du navarque Carneus. Quelques jours plus tard le "gros" est élu Tribun pour la cinquième fois, les comices ayant approuvé à posteriori son tribunat, ce qui lui confère le titre de prétorien.

En 366, son tribunat aux côtés de Marcus Claudius Marcellus se passe de façon paisible, les deux hommes se concentrant sur des projets discrets mais efficaces. Cette situation ne dure que jusqu'à l'hiver et à l'annonce du partage du butin lucériote par le consulaire Flavius Verrus. Celui-ci ayant récompensé sans mesure ses tribuns qui se partagent à cinq autant de terres que les vingt mille légionnaires, et donnant même des terres à son collègue de l'époque en récompense de sa vision stratégique ayant pourtant impliqué le choix désastreux du légat Antonius, le tribun Darus oppose son intercessio après une discussion houleuse. Le censeur Orlenus détourne alors honteusement la loi sur le Tribunat en déclarant le partage du butin nécessaire à la défense de Rome pour rendre le veto illégal, allant même jusqu'à infliger une amende à Brutus.

Dans la foulée d'une harangue accusatrice qui manque de coûter sa réélection au Censeur, c'est un sixième Tribunat qui est lui accordé, en compagnie cette fois de Lucius Plinius. Les deux hommes y créent l'ager de l'aide à la plèbe, vaste projet qui permet à des milliers de romains de disposer, en sus d'une part de l'aide habituelle en numéraire, de terres à cultiver, permettant à la petite plèbe d'augmenter considérablement ses gains.

Empêché pendant deux ans par le censeur Orlenus de se présenter à la moindre élection, le tribun part en 369 pour une ambassade qui le mènera à travers toute la Gaule Cisalpine. Il en revient malade et doit se retirer de la vie politique.

Il décède après six années passées à vivre en reclus dans sa domus sur la via Latina.

Lois

Loi sur les sodalités de 362


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