Rapport sur la confédération Samnite.

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Sommaire

"Lettre du Sénateur Marcus Drissus, ambassadeur auprès de la confédération Samnite au nom de Rome et de son Sénat. Fait en 347

Rapport Général

Salve Patres,

La première chose que je me dois de faire est de m'excuser pour ne pas avoir donné de nouvelle pendant près d'une année. En plus des terrains accidentés que je parcours de long en large et qui retardent considérablement mon action, j'ai préféré ne pas vous contacté tant que je n'avais pas de réel élément nouveaux par rapport à mes anciens rapports sur les Samnites.

J'évoquerai dans ce qui suit par ordre d'importance : l'actualité, l'accord de commerce que j'ai négocié avec les chefs samnites, la géopolitique actuelle Samnite pour enfin finir avec mes recommandations aux Consul quant à la politique à l'avenir avec la Confédération.

Ceci étant dit, commençons par le plus important, l'actualité. J'ai à ce jour suffisamment d'élément en main pour indiquer que les troubles actuels dans les terres du nord de la république romaine ne sont pas dus aux Samnites. Le Chef de la confédération Samnite est toujours averti lorsque des actions d'une telle ampleur sont prévues. Or il a formellement démenti toute implication Samnite dans les troubles actuelles dans le Nord de la république. J'ai fait vérifié ses dires par mes informateurs au Samnium et ceux-ci mon confirmé la version du chef de la confédération.

Ajouté à cela il faut dire que la majorité des pillards samnites ont déjà effectué leurs raids annuels sur les terres du nord de la république et sont rentré chez eux. Les terres Vosques et de l'Aesium ne devrait donc subir que peu de raid d'ici la fin de l'année.

Je vous recommande cependant d'accorder une vigilance extrême aux évènements en cours dans les provinces du nord. Je ne cesse de recevoir des messages alarmants de Castrum Novum et des Vosques m'indiquant que les troubles actuels paralysent de plus en plus l'activité commerciale et l'économie des provinces de l'est. Nombre de marchands habitués à faire affaire dans l'est de la république n'ose plus prendre la route et je crains que la situation ne se détériore. En outre, les troubles actuelles vont empêcher la mise en place du traité de commerce que j'ai négocié avec les samnites. N'hésitez donc pas à faire parvenir aux légats des renforts pour permettre d'en finir avec cette situation problématique.


La majeure partie de mon activité au Samnium, à consisté à la recherche d'un moyen de pousser les chefs samnites à prendre leurs responsabilités. Ceux-ci veulent à la fois rester en paix avec nous sans pour autant couper court à leurs pratiques ancestrales consistant à prendre leur responsabilité. Je crois après toute ces années à cotoyer le chef de la confédération avoir réussis à gagner sa confiance, à un tel point que celui-ci s'est mis pendant une séance privée à me revelé tout les problèmes de succession auxquels le samnium devait s'attendre à l'avenir. Tout ce travail de fond m'a grandement aidé dans ma tâche car le chef de la confédération samnite, Antonus Dictor Neapolinae Beneventae, que l'ont a tendance à contracter en « Anctor », vient d'accepter un premier traité (qu'il espère être le début d'une série d'accord sur le long terme) avec notre république. C'est une réelle avancé car les Samnites préfère d'ordinaire les accords tacites qui leur permettent de changer de position à n'importe quel moment. Sachez qu'Anctor mesure pleinement ce que signifie un traité dans la législation romaine et les engagements que cela implique. Le traité, que je vous laisse découvrir à la suite de ce rapport institue un accord de commerce entre notre République et le Samnium.

Cet accord donne accès à une multitude d'avantages pour notre république. Sachez tout d'abord que le Samnium est un véritable marché à prendre. Le tissu d'informateurs que j'ai mis en place durant ces années m'a révélé que la Confédération, depuis la chute de Tarente est un territoire complètement renfermé sur lui-même. Aucun ambassadeur étranger ne fréquente ses palais, de même qu'aucun marchand étranger ne s'y déplace. Or le Samnium est un pays pauvre… très pauvre… Les palais, dans un état de délabrement avancé nous en montre l'étendu. Cet accord est non seulement le premier traité que le Samnium accepte de ratifier de plus d'un demi-siècle mais aussi l'occasion pour nos marchands d'engranger de nouveaux revenus, sachant que nos relations houleuses avec Carthage et Massilia restreignent nos possibilités de commerce en méditerranée occidentale.

Bien sûr, si vous entendez les samnites s'exprimer, vous les entendrez dire qu'ils sont fiers de leur conditions de vie qui renforce la jeunesse et endurcit la population. Mais ce serait oublier que des années plutôt lorsque Luceria et Siris rayonnaient, sous la domination des traitres de Tarente, un grand nombre de Samnites avait décidé de quitter leur montagnes natales pour jouir des richesses et des produits colportés par les marchands grecs. De plus, à l'image de l'hiver particulièrement rude de cette année, les samnites sont chaque année obsédés par le faible nombre de vivres disponible sur leurs territoires. Les montagnes et les terrains accidentés ne permettant pas aux samnites de jouir des bienfaits de la terre, ceux-ci se voit littéralement obligés d'aller voler de la nourriture à ce qui en ont. C'est là que les samnites sont le plus dangereux : lorsqu'ils raident pour leur survie. Il y a donc fort à parier que l'artisanat mais surtout les produits agricoles romains rencontreront un grand succès un terre samnites.

En plus des richesses supplémentaires que cela apporte, l'accord aura aussi des conséquences d'un point de vue stratégique. Le commerce conduit non seulement à l'apaisement des tensions entre deux peuples mais aussi dans notre cas à diffuser notre influence en terre samnites. Peut-être même que nous deviendront incontournable au bout d'un moment. Du point de vue de la lutte contre les raids, le commerce va mettre fin aux raids de nécessité qu'entreprennent les samnites, ne laissant alors place uniquement qu'aux raids de moins grande ampleur contre lesquels il est plus facile de lutter car les pillards samnites sont alors un peu moins motivé dans leurs actions . Sur le long terme les raids deviendront beaucoup moins nombreux qu'à l'heure actuelle. Anctor n'a pas voulu aller plus loin pour l'instant bien qu'il soit sincèrement attaché à ce que les relations que nous entretenons actuellement perdurent.

Pour moi cet accord est une occasion à saisir, car même s'il ne s'agit que de commerce pour le moment, il est le premier pas nécessaire à l'établissement de bonnes relations de plus en plus poussé, pouvant amener à l'intégration pacifique du Samnium. Comme vous le verrez la majorité des articles tend à empêcher des pillards de s'infiltrer légalement dans nos terres et se donner au pillage sous couvert d'être des marchands samnites.

Pour ce qui est des raids samnites, ne vous leurrez pas, je vois mal un chef Samnite interdire à l'ensemble du samnium que les raids sur la république. Au mieux, Anctor, avec toute son expérience et le respect que l'on lui voue est capable d'interrompre ces raids pendant une certaine durée (une année au maximum) en échange de blé, mais les pratiques séculaires samnites reprendront tôt ou tard le dessus avec un risque supplémentaire pour le chef de la confédération, le risque de voir son autorité bafoué à l'avenir. Inutile donc de perdre notre temps dans cette voie comme nous l'avons fait en cherchant pendant des années une intégration de Massilia en envoyant un ambassadeur isolé. Bien qu'Anctor soit très ouvert au monde romain et à ses bienfaits (pour avoir été l'un de ses confidents pendant un moment je peux dire que c'est certainement l'un des plus ouvert au monde romain que j'ai côtoyé) il reste un patriote convaincu qui aimerait laisser derrière lui l'image du père d'une nation qu'il a su préserver intact pour ses descendants.

Comprenez le bien, le chef de la confédération samnite est un homme âgé, qui sent que sa fin est proche, et à l'image d'un grand père, Anctor aimerait laisser le plus bel héritage à ses concitoyens qu'il considère comme ses propres enfants. Et parmi les éléments qu'il aimerait leur offrir est qu'ils ne connaissent jamais les horreurs de la guerre. C'est pour cette raison qu'il est prêt à engager son pays dans un premier traité avec Rome.


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Cavalerie Samnite en action durant la troisième guerre Romano-Tarentaise

La méthode forte

Nombre d'entre nous avait critiqué notre manque d'informations et de préparation lors de la dernière grande guerre. C'est précisément pour cette raison que j'ai mis en place un réseau d'informateurs en territoire samnite pour que nos généraux et nos Consuls aient toutes les cartes en main au cas où l'emploi de la force serait décidé par le sénat. J'espère cependant que nous réussiront dans la mise en place de relation de plus en plus poussé avec le Samnium sans jamais avoir recourt à cette option.

Sachez tout d'abord qu'en cas de grand péril menaçant le pays, la confédération ne pourrait aligner que 10 000 hommes, 15 000 touts au plus. Ce n'est pas pour autant que la conquête du Samnium est chose aisé. Le terrain extrêmement accidenté qu'il m'a été impossible de faire cartographier sans éveiller les soupçons (les samnites ne disposant pas d'archives renseignant sur la région) réduit extrêmement la mobilité des envahisseurs. Nombre d'endroit sont parfait pour tendre des traquenards et piéger le terrain est chose aisé.

Si nous devions abattre le Samnium, le plus dur ne consisterait pas à vaincre leurs troupes mais les forces à se battre et réussir l'exploit de faire parvenir du ravitaillement à nos troupes. Les samnites excellent dans les attaques foudroyantes sur les arrières gardes et les convois de ravitaillement.

Leurs plus grand généraux à l'heure actuelle et que des envahisseurs seraient suceptible d'affronter sont Angus irictus Campanae à commandant de la confédération-ouest et Bellanus Tabor Caudinae commandant de la confédération-est. Lucanor est lui aussi souvent mentionné, le martyr du Sud, toujours autant regretté. Campanae est ainsi présenté comme ouvert aux échanges avec Rome et très fidèle au vieil Anctor. Caudinae est connu et présenté comme un orgueilleux militaire, impressionant ses guerriers. Campanae comme un coureur de jupons violent et instable, facilement impressionable, mais terrorisant ses hommes par son pêché mignon: la torture. Caudinae est pour ce qui est de l'expérience, le plus fiable. Il a mené plus d'un demi-millier de raid en personne dit on en employant toujours la même tactique: la ruée en deux lignes bien larges, pour éviter tous tir d'archers, puis le resserrement en goulot d'étranglement, au fur et à mesure de l'anéantissement de l'ennemi, les samnites excellent au corps à corps. On dit aussi de lui que le commandant est le plus brillant expert du combat en montagne... cette faculté étant limitée par son vertige, qu'il tente de dissimuler par tous les moyens, mais le secret se passe de plus en plus.

En cas d'attaque, le plus important pour une légion serait de maintenir des formations compactes face à l'ennemi, les samnites excellant dans le corps à corps. La seconde règle d'or consiste en la prise rapide de toutes les places fortes : les deux capitales de régions, l'invasion étant facilité par quelques veilles routes qui ne permettent cependant pas de transporter de lourds engins de siège et la destruction rapide des principaux hameaux. Commencerait alors toute une phase durant laquelle il faudrait attendre que les samnites, bloqués dans leurs montagnes et donc affamés, ne se rendent.

Beneventes, la capitale de la confédération, aux rues boueuses et aux bâtiments poussiéreux, est placée dans un véritable cirque naturel : elle peut tenir un siège de six mois, vivant principalement de la chasse. Le fait qu'elle soit perchée sur une montagne rend sa prise d'autant plus difficile.



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La méthode douce

J'ai exposé les informations de base qu'un légat devrait savoir en cas de guerre avec le Samnium. Cependant, il serait triste de passer par la confrontation directe vue la manière dont le chef de la confédération est ouvert au monde romain. Le chef de la confédération ouest est lui aussi favorable à un rapprochement avec le monde romain.

Mais, comme je l'ai annoncé plus tôt, un problème de succession semble se profiler à l'horizon. Anctor va tôt ou tard s'éteindre et il m'a lui-même mis en garde contre un grand nombre des prétendants à sa succession était beaucoup moins soucieux des relations avec Rome que lui. Le mode de succession au Samnium, poursuivent il peut paraître assez archaïque pour un non initié: à la mort du chef, les guerriers se rassemblent et nomment le nouveau chef par acclamation. Si le chef est assez fort ou respecté comme à l'heure actuelle, les tribus ne se battent pas entres elles, sans jamais même se croiser en dehors des rares successions au pouvoir. Les chamailleries existent, pour des bouts de territoires, ou des intrigues familiales locales, mais ceci se stoppe au premier mort le plus souvent. Le régime samnite bien que tribal diffère donc largement de celui des cisalpins, qui se livrent plus souvent à des affrontements internes.

La passation de pouvoir au Samnium est un évènement à venir qui s'avérera décisif pour nos relations futures. Il est dans notre intérêt que le prochain chef de la confédération manifeste lui aussi le désir sur la lancé diplomatique engagé par Anctor.

Après toute ces années, je suis convaincu qu'en allant étapes par étapes et en travaillant sur le long terme nous seront en mesure de faire du Samnium un nouvel allié, voir un futur aspirant à faire partie de notre république bien que nous soyons loin, très loin de ce point.

Le Samnium est très renfermé sur lui-même et nous pouvons facilement devenir leur unique lien avec le reste du bassin méditerranéen. Anctor est tout aussi convaincu que l'accord de commerce que nous avons négocié fonctionne, nous seront en mesure d'approfondir sans difficulté nos accords actuels tout en faisant des raids un mauvais souvenir pour les paysans romains.

Je recommande donc aux Consuls, lorsque l'actuel chef de la Confédération s'éteindra d'inviter les chefs samnites à une rencontre, à Rome cette fois pour officiellement reconfirmer les traités qui seront en cours et officieusement pour parler des perspectives d'avenir pour nos deux nations ( en faisant passer implicitement l'image d'une Rome protectrice, tel un ainé qui veillerait sur le reste de sa famille). Si nous réussissons à jouer un rôle au moment de la succession d'Anctor, nos relations pourraient grandement en profiter pour réaliser à terme une intégration pacifique du Samnium.

Pour ce qui est des raids, la solution immédiate consiste en l'établissement de milice sur les frontières pour lutter contre les raids. Les dispositions du traité avec les samnites nous permettra de distinguer efficacement je l'espère pillards et marchand. Il n'y a rien à attendre de ce point de vue là des chefs samnites sur le court terme . Sur le long terme, il faut espérer que le commerce contribuera à changer les mentalités et rendent les chefs samnites aptes à signer de nouveaux accords.


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Voilà pour le plus important. J'ai acheté une demeure pour héberger les futurs ambassadeurs de Rome en pays Samnite. Je devrais y laisser quelques hommes pour gérer en mon absence le réseau d'informateur. Je vais rester encore quelque temps pour rencontrer encore quelques dirigeants.

La prochaine échéance importante sera donc la succession d'Anctor. D'ici là, je considère que ma mission au Samnium est achevé, je demande donc l'autorisation de revenir à Rome. Je pourrais à cette occasion faire mon rapport sur mes activités à Castrum Novum.

Avec tout mon respect,

Sénateur Marcus Drissus "

Rapport Samnium 339

"Prit ces derniers temps par une longue fièvre j'étais incapable d'achever ce rapport dont j'avais pourtant débuté la rédaction il y a des mois. Je m'en excuse auprès du sénat.

Après une attente qui ma semblé terriblement longue j'ai enfin pu rencontrer les dirigeants Samnites à savoir le Commandant de la Région Ouest, Angus Irictus Campanae, Bellanus Tabor Caudinae, le Commandant de la Région Est et Antonus Dictor Neapolinae Beneventae, le Chef de la Confédération Samnite. , qui s'étaient réuni à Benavente pour m'y accueillir. Mon périple avait alors débuté quelques semaines auparavant que j'ai mit à profit pour visiter les garnisons romaines du légat Claudius situé sur la frontière Nord du Samnium. J'ai ainsi pu collecter des informations très intéressantes que j'ai complété par la suite au cours de mon périple. J'y reviendrais par la suite. Il faut y ajouter le fait que j'aie du attendre au moins une semaine dans un petite ferme frontalière avant de recevoir le droit de passage pour Beneventes.

Je vais essayer de ne pas répéter ce qui a déjà été dit sur le Samnium dans les précédents rapport.

Il y a une alliance tacite entre la Confédération Samnite et Tarente. Les Samnites n'aiment pas trop avoir de liens qui les obligent à quelque chose… donc cette alliance est plutôt lâche… c'est surtout une alliance contre les appétits de Rome plus qu'autre chose !

Ce sont toujours de grands guerriers, qui savent tirer tous les avantages de leur pays escarpé… le seul problème des Samnites c'est leur faible nombre !

Ils se méfient de Rome, et préfèrent de loin que celle-ci ne s'occupe pas d'eux !

Ils se méfient autant des Grecs… sauf quand ceux-ci acceptent sans broncher leurs raids !

Ils ne sont pas foncièrement hostiles, ni à Rome, ni à Tarente… tant qu'on ne cherche pas à leur « rogner les ailes », à les « forcer », à les empêcher de faire ce qu'ils ont envie de faire.

Ils vivent comme tout un chacun… de pain, d'olives et de vin !… et d'un peu d'eau fraîche aussi !… Sinon, ils sont agriculteurs dans les plaines, éleveurs sur les pentes des collines… ils troquent un peu avec les Grecs commerçants… et de temps à autre font des raids vers les villages gros et gras des plaines côtières : Campanie, Vosques, mais rarement et discrètement… on n'en entend jamais parler !… et surtout au Sud dans les territoires de Tarente… mais Tarente tolère cette situation en compensation du « bouclier » que les Samnites représentent face à Rome….

Ce sont pour la plupart des demi-brigands, par nécessité… leur pays est trop pauvre pour nourrir la population. Ils doivent donc trouver d'autres « ressources »… c'est un peu comme les pirates Illyriens !

Donc, lorsqu'ils ont la possibilité de s'engager comme mercenaire, surtout si c'est pour une action courte dans la durée et pas trop éloignée, car ils n'aiment pas se trouver longtemps éloignés de leur pays, ils en profitent.

La nationalité de leur employeur les gène généralement très peu… tant qu'il paye !

ils ne courent pas après l'or mais après la bouffe… mais s'ils découvrent de l'or, ce n'est pas pour autant qu'ils détournent le regard !… et l'habitude aidant, ils en ont tout de même fait une sorte de sport national… un homme n'est pas un homme s'il n'a pas razzié une fois dans sa vie…

Chaque année, les Samnites forment des bandes qui « descendent » dans les plaines pour pratiquer leur sport national : la razzia ! il faut dire que pour l'instant, ils se concentrent plutôt du côté Sud, faisant ainsi payer aux Grecs leur alliance passée pour les avoir aider à chasser Rome… et Tarente qui en a besoin pour protéger son flanc Nord les tolère plus ou moins bien… mais cela crée des tentions parmi les peuples autochtones du Sud qui subissent ces raids.

Ils sont farouches et veulent garder leur indépendance…. Il y a peut-être quelques individus qui perçoivent l'intérêt de s'allier à Rome, mais ils sont une minorité.

Si Rome souhaite nourrir les Samnites… ce serra toujours ça de pris… mais ils ne se sentiront pas pour autant redevables…. il en va de leur fierté !

Si Rome souhaite les engager dans l'armée, sans doute que le recrutement ne posera pas de problème… surtout si la solde est alléchante… mais ils ne voudront pas intégrer la Légion… ils souhaiteront combattre entre-eux, suivant leurs propres méthodes… mais refuseront de combattre les leurs qui se trouveraient engagés par le camp adverse…

… ils ne se soucient guerre du lendemain en matière politique… ils peuvent très bien attaquer aujourd'hui les Grecs et le lendemain changer de camp !… ils attaqueront là où ils y trouveront le plus d'intérêt

Il y a une série de clans, mais ils ne semblent pas opposés l'un l'autre, même si parfois des différents naissent entre-eux… tous les Samnites semblent unis dans la même attitude : suspicion envers l'étranger, que ce soit un Romain, un Napolitain ou un Tarentin d'ailleurs.

Ils défendront jusqu'au bout leur territoire, qui est escarpé et difficile d'accès… passes, gués, défilés, cols, gorges… gardés en permanence par des tours de guet ou des fortins garnis de combattants.

Leur système militaire est basé sur la « cascade » c'est à dire qu'il y a un chef à Beneventes, Antonus Dictor Neapolinae Beneventae, le Chef de la Confédération Samnite, sous ses ordres deux chefs de région, le Commandant de la Région Ouest, Angus Irictus Campanae et Bellanus Tabor Caudinae, le Commandant de la Région Est. En dessous de ceux-ci, il y a une série de chefs de vallées ou de gros villages qui eux-même ont sous leurs ordres d'autres chefs commandant de plus petites entités, et ainsi de suite pour arriver aux chefs de postes de guet ou frontière.

Tout ce système semble basé sur un mode électif, « on n'est pas chef de droit, mais uniquement parce que les compagnons d'armes, les pairs, le décident ». Chaque homme, et les seuls véritables hommes sont les guerriers, semble jouir de beaucoup de liberté, il a toujours son mot à dire, les conflits se règlent par arbitrage du chef, et il accepte l'ordre établi une fois qu'il a donné sont avis sur cet ordre…

Les autres, paysans, éleveurs, artisans, femmes et enfants ne possèdent que peu de droits… mais par contre sont bien traités et ne se plaignent pas de leur condition. D'ailleurs, ils ont été ou seront un jour soldats et ont bénéficié ou bénéficieront des prérogatives du soldat.



Ma qualité de sénateur et d'envoyé de Rome m'a permis de bénéficier d'un traitement de faveur puisque je n'ai pas eu à régler de taxe de passage. Guidé par un certain Ictus Mandius Proto, un Samnite de confiance, j'ai atteint sans encombre le Samnium

De part mon expérience je peux vous dire que la méfiance envers les étrangers est permanente dans cette contrée, les femmes fuyaient délibérément au passage de ma troupe tandis que d'imposants guerriers, me regardait en silence passer en me jetant des regards peu rassurants…

J'ai finalement rencontré les dirigeants Samnites dans une des seules villae en pierre de la cité et dont le bâtit est relativement simple, les murs de pierres dénués de toute décoration à l'exception de la façade d'entrée où une fresque assez sombre y est dessinée. Je ne sais si ce lieu est l'endroit où siège les dirigeants de façon permanente mais il en dit long sur les maigres richesses du pays.

Antonus Dictor Neapolinae Beneventae, le Chef de la Confédération Samnite est, au contraire des ses deux homologues beaucoup plus jeunes, un homme âgé et visiblement plein d'expérience, passé maître dans l'art de jouer entre les intérêts de Rome et de Tarente pour conserver un statu quo qui préservera le Samnium Les discussions que j'ai pu avoir avec lui m l'ont à plusieurs reprise confirmée.

Le Chef de la Confédération a grandement apprécié le parchemin en or massif que je lui aie offert au nom de Rome et où y était glorifiée l'action du Grand Chef de Guerre Grand Bellanus Tertius Lucanor mort au combat au coté de Rome. Les deux chefs régionaux semblent vouer un grand respect au chef de la confédération, j'ai pu le constater à de nombreuses reprise et il serait fou de penser que l'on peut tenter de faire basculer le Samnium dans un conflit interne opposant les différents chefs. En tout cas, pas dans le contexte actuel et encore moins avec ces chefs au pouvoir, mais là n'est pas la question.

Angus Irictus Campanae, le Commandant de la Région Ouest est le plus ouvert des Chefs Samnites et est favorable à des échanges plus important avec « le monde des plaines » comme ils se plaisent à la dire, entendez par là, la civilisation plus citadine romaine et grecque.

Bellanus Tabor Caudinae, le Commandant de la Région Est, pratiquement du même âge, semble quant à lui plus distant

Quoiqu'il en soit les deux chefs sont dévoués à leur cause et respecte une discipline de fer : lors des tractations ils ont présenté un visage unis laissant le seul Antonus Dictor Neapolinae Beneventae, chef de la confédération s'exprimer au nom de tout le Samnium Certaines paroles du chef de la confédérations sont simples, précises et méritent d'être citée : « Comprend-moi bien Noble Romain… ce n'est pas pour un quelconque caprice de ma part, que je tente de tenir à l'écart mon peuple des affaires d'Italie… c'est pour son bien… pour sa propre survie !… nous sommes peu nombreux, et si d'aventure Rome ou Tarente y met les moyens, nous ne pouvons compter que sur nos seules qualités guerrières pour tenir tête et préserver notre monde… et ces qualités, nos guerriers ne peuvent les acquérir et les entretenir intactes qu'en respectant les principes de vie que nous ont légués nos ancêtres…

… nous ne sommes ni opposés à Rome, ni à Tarente… nous voulons simplement que ni Rome, ni Tarente, ne s'opposent à nous ! »

Le chef du Samnium est franc et déterminé comme vous pouvez tous le constater. Les tractations ont ensuite pu débuter… elles ont été longues, laborieuses et ne sont toujours pas achevé…

J'ai tout d'abord commencé par négocier un arrêt total des raids Samnites sur les terres acquises à l'autorité de Rome en échange de la reconnaissance mutuelle des frontières de chacun, de leur intangibilité , et de l'intégrité territoriale du Samnium et de la république Romaine. Les raids Samnites ont été le principale point de désaccord entre nous. En d'autre terme, Antonus Dictor Neapolinae était favorable à l'arrêt des raids mais il ne pense pas avoir l'autorité nécessaire sur son peuple pour le leur imposer si les Samnites n'y trouve pas compensation. En effet, il faut bien comprendre que les raids constituent la seule et unique source de revenu des Samnites. Les raids n'ont pas seulement un intérêt économique pour la terre pauvre et décharnée que constitue le Samnium, mais c'est aussi une pratique séculaire chez ce peuple qui lui sert grandement pour maintenir la cohésion du peuple et entretenir leur tempérament guerrier. J'ai proposé à Antonus Dictor Neapolinae d'y remédier par le commerce en lui faisant remarquer que la position du Samnium pouvait être mise à profit pour devenir un point de passage obligé pour les caravanes et les transactions marchandes en Italie et que par une gestion appropriée, le Samnium peut devenir la plaque tournante du commerce italiote… Il s'est contenté d'accepter de négocier des accords commerciaux mais que cela ne présenter nullement une compensation aux raids… Pour ne pas déformer ces propos je préfère vous les rapporter tel quel :

« … ensuite, lorsque je parle de compensation pour nos jeunes guerriers Samnites, je ne parle pas uniquement de compenser les rentrées d'argent que cette activité nous procure. Je sais que de bonnes relations avec Rome et entre autre le développement des activités commerciales et les taxes perçues pour emprunter nos voies de communications compenseront largement ce manque à gagner … je parle aussi de l'entraînement que ces actions exercent sur nos jeunes guerriers… c'était la seule manière traditionnelle de les aguerrir, de les former à la guerre… il faut trouver quelque chose pour remédier à ce manque de formation !… » La question est à présent au point mort. Le Samnium n'a aucune animosité envers nous et reconnaît nos frontières… mais ces raids donnent un goût amer à cette bonne entente. J'attends des propositions de votre part.

Le second point de négociation concernait leur entrée éventuelle en guerre à nos coté pour faire face à Tarente. J'ai réussit à convaincre Antonus Dictor Neapolinae du bien fondé de notre combat contre la félonie grecque et il a approuvé mes arguments (je ne vais pas citer ces derniers car j'espère bien que le sénat n'a pas oublié pourquoi est-ce que l'on se bat au sud). Une fois encore, Antonus Dictor Neapolinae ne veut pas engager son pays et préfère ne pas prendre officiellement position. Nul doute qu'il n'aimerait pas accompagner Rome dans sa chute si chute il y avait… D'un autre coté il a accepté que nous procédions à des accords plus officieux, il est prêt, comme les Boyens avaient étaient prêt du temps où j'étais ambassadeur à Bonnonia, à nous fournir des cavaliers Samnites… moyennant éventuellement une petite somme… La barre est fixée à 200 as par soldat enrôlé avec une limite de 2000 hommes à disposition. Après calcul cela nous fait bien 400 000 as à fournir pour bénéficier de ce corps de mercenaires aguerris, armés et disposant de leurs montures. Bref, il y a une veille tradition romaine qui a banni la pratique du mercenariat, mais l'offre est là, à vous de juger de ce que l'on va en faire.

Dernier point, l'ouverture d'un axe routier dans le Samnium que les marchands romains pourront traverser directement pour se rendre au sud. Antonus Dictor Neapolinae est totalement d'accord avec cette proposition. Il m'a même fixé les différents trajets disponibles. Les marchands pourront traverser le pays moyennant un certain nombre de taxes de passage. Les légions pourront emprunter le même trajet mais à la condition d'attendre une autorisation de Benevente au préalable. Cela pourra stimuler notre croissance et contribuer à rapprocher nos provinces du Nord et nos nouvelles terres au sud, tout en évitant aux romains un voyage risqué en haute mer avec la menace grecque actuelle.

Je pense avoir fait le tour. Je reste à votre disposition.


Marcus Drissus, Ambassadeur de Rome au Samnium"