Religio et pietas

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La religio, qui concerne le domaine public (à ne pas confondre avec la superstitio, qui concerne le domaine privé) et la pietas, qui est le respect scrupuleux des rites; sont les deux grands principes de ce qu'on appel la religion romaine. Les Romains se croient les plus pieux des humains et c'est pourquoi ils sont aidés par les dieux. Ils invitent également les dieux des adversaires vaincus à venir à Rome pour être bien honorés. Ainsi, les dieux des vaincus quittent ces derniers qui sont encore moins bien protégés et aidés. La pietas signifie aussi le respect dû aux parents (pietas erga parentes), le respect de la patrie (pietas erga patriam).

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Sommaire

Origine

À Rome, les pontifes sont chargés de l'entretien du pont sacré (pont Sublicius) et de surveiller la bonne observance des pratiques religieuses. Les pontifes s'occupent aussi des temples ne disposant pas de clergé propre. À la tête du collège pontifical, le pontifex maximus (grand Pontife) portait le titre le plus élevé de la religion romaine. Il ne s'agit pas nécessairement de l'entretien du pont sacré. Étymologiquement, le terme signifie "celui qui fait les ponts". Cela peut effectivement se rapporter à l'entretien des ponts ; le Tibre étant un fleuve sacré dans la Rome antique, il fallait une autorité particulière pour en modifier le cours. Cependant, un pont est aussi "ce qui relie", ce qui amène au terme "religio" (d'où religion en français). Le pontifex pourrait donc être aussi, de manière symbolique, celui qui établit le lien (religio) entre les hommes et les dieux. D'autres acceptions étymologiques parlent d'une corruption d'un mot étrusque (civilisation à laquelle Rome a emprunté une grande part de ses institutions sacrées) et qui signifierait simplement "prêtre".

Organisation

L'organisation se base sur la loi générale sur la religion civique romaine, mise en application en l’an 342 après la fondation de rome, sous l’égide des consuls DOBRASUS Romanus et FLAMINIUS Gaius, sur proposition des senateurs TARANTINUS Caius et TUBBSARIUS Flavius.

Liste des divinités (majeurs et mineures) romaines :

  • Juppiter le Très Grand, dieu qui gouverne la terre et le ciel.
  • Mars le Très Valeureux, dieu de la guerre.
  • Juno la Très Bonne, déesse de la jeunesse.
  • Mercurius, dieu du commerce, des voyages et messager des autres dieux.
  • Ceres, déesse de l'agriculture, des moissons et de la fécondité.
  • Vulcanus, dieu du feu, de la forge, des volcans, des métaux et le patron des forgerons.
  • Neptunus, dieu des Mers et des Océans.
  • Venus, déesse de l'amour, de la séduction et de la beauté.
  • Bacchus, dieu du vin.
  • Pluto, dieu des Enfers.
  • Apollo, dieu du chant, de la musique et de la poésie.
  • Vesta, déesse vierge du foyer, de la fidélité et du feu.
  • Minerva, déesse des arbres, des arts, des techniques de guerre et des sciences.
  • Diana, déesse de la Chasse et de la Lune.
  • Quirinus, Romulus divinisé.
  • Asclepius, dieu de la Médecine.

Ils furent, sont et resteront les uniques membres du Panthéon de la religion civique romaine. Comme ils s’inclinèrent toujours devant Saturne avant que Jupiter ne le détrône, jamais, jusqu’à la fin de cet Âge, les romains ne connaîtront d’autres Dieux.

Chacune des Seize divinités romaines possède un Flaminat et un culte, collège de prêtres. La République a l’obligation de prendre en charge le culte, ses personnels et ses bâtiments. Chaque culte est dirigé par un Flamine (ou Flamen), majeur ou mineur selon la divinité à laquelle il est rattaché, qui a autorité sur toute personne du culte.

La République reconnaît le droit pour tout individu résidant sur son territoire de célébrer le culte qu’il désire et d’honorer la divinité qu’il désire, différente du Panthéon civique. La République limite cette liberté de culte et de croyance à la seule sphère domestique et privée, et n’autorise la pratique dudit culte qu’en la maison du croyant. La République interdit la construction de Temples en l’honneur de divinités différentes du Panthéon civique. La République autorise la construction d’autels sur les propriétés privées. La République peut, par une procédure décrite plus bas, limiter le droit ci-dessus énoncé pour certains cultes, lorsque le culte trouble l’ordre public, ne respecte pas les conditions ci-dessus nommées ou entre en concurrence avec le culte officiel.

Il n’existe pas d’interdit de caste quant à l’accès au sacerdoce de prêtre. Cependant seuls les patriciens peuvent devenir Grands Prêtres.

Pontifex maximus

La liste des pontifices maximi

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Flamines maiores

  • Flamen Dialis, chargé du culte de Jupiter.
  • Flamen Martialis, chargé du culte de Mars.
  • Flamen , chargé du culte de Junon.
  • Flamen , chargé du culte de Mercure.

Flamines minores

  • Flamen , chargé du culte de Cérès.
  • Flamen Volcanalis, chargé du culte de Vulcain.
  • Flamen , chargé du culte de Neptune.
  • Flamen , chargé du culte de Venus.
  • Flamen , chargé du culte de Bacchus.
  • Flamen , chargé du culte de Pluton.
  • Flamen , chargé du culte de Apollon.
  • Flamen , chargé du culte de Vesta.
  • Flamen , chargé du culte de Minerve.
  • Flamen , chargé du culte de Diane.
  • Flamen Quirinalis, chargé du culte de Quirinus.
  • Flamen , chargé du culte de Esculape.


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Virgo vestalis

Le rite et le culte est assuré non seulement pas des Prêtres mais aussi par des prêtresses femelles, nommées Vestales suivant l’antique commune les apparentant à Vesta, maîtresse du feu sacré de la cité. Vesta étant une déesse vierge, les Vestales devront être également vierges. Seules les filles issues de gens patriciennes peuvent devenir vestales, conformément à la volonté des Dieux. Elles doivent avoir suivis une éducation religieuse poussée et avoir atteint l’âge de Dix ans au moins, et ne pas avoir dépassé l’âge de Vingt-Cinq ans, pour être créées Vestales par le Pontife. Elles célèbrent et honorent l’ensemble des Divinités romaines sous l’autorité du Grand Pontife. Elles constituent un Collège des Vestales.

Le collège des vestales est dirigé par la Grande Vestale (Virgo Vestalis Maxima) qui devra avoir plus de 35 ans. Cette dernière est désignée par le Grand Pontife en début d’année comme étant la vestale la plus pieuse. Si aucune vestale n’a plus de 35 ans, le Grand Pontife désigne la Grande Vestale parmi les deux vestales les plus âgées. Son choix se doit d’être ratifié par les Augures et elle occupe ce poste jusqu’à la mort ou jusqu’à renvoi de celle-ci. Elle est chargée de la gestion du quotidien des prêtresses, de la représentation du collège auprès du Conseil des Flamines et du Pontife, son unique supérieur hiérarchique.

Ces prêtresses vénèrent le foyer domestique et elles sont toutes d’une morale et d’une éducation religieuse irréprochable. Elles doivent être exemptes de tout défaut corporel. Leur père et leur mère doivent être encore vivants, la mort de l’un des parents étant prise traditionnellement pour un signe néfaste de la part des Dieux. De plus, si la Vestale est la seule descendante de sa famille, et afin de ne pas priver Rome d’enfants de sang patricien, la vestale pourra quitter sa fonction sous demande de la famille et acceptation du Pontife afin de se marier. Le service des Vestales dure Trente années, durant lesquelles elle apprennent les rites de leur service, les exercent puis les transmettent. Elles bénéficieront au terme de ces trente années, d’une rente et d’un logement. Mais elles peuvent également devenir chaperon dans une famille plébéienne dont le cens est au moins de classe IV ou une famille patricienne. En ce cas, elles ne bénéficieront plus des prérogatives de l’État mentionnées ci-dessus.


Du Conseil des Flamines

Les Flamines mineurs et majeurs ainsi que le Pontife sont membres de droit du Conseil des Flamines. C’est le Pontife, plus haute autorité religieuse mortelle, qui préside le Conseil. Le Conseil a pour rôle de conseiller le Pontife dans sa politique religieuse. Le Conseil peut émettre des déclarations, portées soit à la connaissance du Sénat ou du peuple, sous l’inspiration et la rédaction de n’importe lequel de ses membres.

Les déclarations du Conseil doivent être soumises à un vote suivant les règles de suffrage suivantes :

  • une voix pour les Douze Flamines mineurs,
  • quatre voix pour les Trois Flamines majeurs.

Le Pontife peut refuser d’avaliser la déclaration, suivant son droit de veto religieux, et doit départager le scrutin en cas d’égalité. Le Conseil peut aussi mettre son veto à une décision du Pontife. Ce veto doit être motivé par deux Flamines majeurs et deux Flamines mineurs au moins, et voté à la majorité simple ou chacun, Flamine mineur ou majeur, possède une voix. Dans ce cas, le Pontife a le devoir de prendre les Augures sur la question litigieuse. Le Conseil a un rôle central dans la régulation des cultes étrangers. Il peut émettre une déclaration réclamant la prohibition d’un culte non officiel. Le Sénat a l’obligation alors de voter sur un SC spécifique (qui, par dérogation à la loi Tubbsaria de 335 sur les SC, a valeur permanente jusqu’au vote d’un nouveau SC) qui décide ou non de la prohibition du culte et des conditions de cette prohibition. De même, le Sénat ne peut voter un SC de prohibition d’un culte que si le Conseil des Flamines rend un avis positif. Si cinq sénateurs au moins (magistrats ou non) demandent au Pontife de réclamer l’avis du Conseil sur un problème de prohibition de culte, celui a le devoir de convoquer le Conseil et d’en recueillir l’avis.

Les terres de Jupiter

En l’an 325, La République a fait un don de 500.000 ares d’Ager Publicus au clergé de Jupiter. Ces terres appartiennent maintenant de plein droit au clergé de Jupiter, et nul ne saurait les lui contester. Touché par cet égard, et soucieux d’affirmer l’importance de Rome et de la République à ses yeux, le Roi des Dieux estime que la dette en vigueur lors du don ci-sus cité, de ladite République à son égard est payée. Le Clergé de Jupiter, considéré comme une personne morale et non comme un ensemble d’individu, gère ces terres globalement. Il n’a nul droit de les léguer à titre personnel à ses membres, ou de permettre à ceux-ci de les utiliser à leur seul profit. Le clergé de Jupiter a toute latitude concernant l’exploitation économique de ces terres : vente, exploitation directe ou exploitation indirecte. Le Clergé de Jupiter se doit de veiller sur ce patrimoine, qu’il pourra utiliser comme bon lui semble dans son intérêt et dans celui de la Rome, Citée chérie des Dieux.