| Citer | « Récit de la bataille de Croto,
Avant toutes choses, il convient de rappeler le contexte précédant la bataille.
La flotte Corinthienne avait établi un blocus assez lâche de Croto. Une escadre croisait dans les parages de Croto, et attaquait tous les navires qui tentaient de prendre le large. Compte tenu de leur supériorité numérique et technique, il savait qu’il ne risquait pas grand-chose de la flotte Romaine.
Après avoir constaté la force de la flotte grecque, j’ai décidé de recourir à la ruse pour tenter de briser le blocus. Je voulais aussi laver l’honneur de la flotte Romaine, qui n’avait subi que des défaites l’année précédente, et montrer que ses marins n’étaient ni des lâches ni des incapables.
J’ai fait courir le bruit que la flotte Romaine allait tenter sortie en force, en abandonnant volontairement quelques unités sacrifiables aux mains des grecs, avec des capitaines qui avaient pour mission de colporter mes intentions auprès de l’état- major grec. Désireux d’écraser définitivement mon escadre, les vaisseaux grecs n’ont pas tardé à affluer autour de Croto.
De fait, la supériorité grecque est devenait écrasante, leur escadre alignait désormais 45 trières, et 30 birèmes. Mais loin de me décourage, cette infériorité était pour moi un défi à la hauteur de la flotte Romaine. Nous allions montrer au monde que notre flotte savait se battre.
Au petit matin des Ides d’Avril, où après avoir pris des augures favorables, et pris en compte les courants, la marée et le sens du vent, j’ai fait déployé mon escadre à quelques encablures de Croto, dans alignement d’une parade militaire. Je commandais en personne le centre de nos forces, et les Tribuns Livinius et Trebonius, respectivement les ailes droites et gauches de notre dispositif. Je disposais de 38 trières et de 26 birèmes, et enfin de 8 navires marchands de gros tonnages reconverti en brûlots pour l’occasion.
Ces navires avaient été capturés au cours de ma précédente campagne de piraterie. J’avais décidé de les utiliser comme brûlots, afin de piéger la flotte grecque. Je savais que leur tactique était de fondre sur nos escadres en formation serrée, j’ai rapidement compris la faiblesse d’une telle tactique, et l’opportunité à en tirer. Les vaisseaux avaient été bourrés de tonneaux d’huiles, de résines et matières inflammables. Tout l’hiver, des équipages, mêlant volontaires et esclaves, avaient été formés à la dangereuse conduite d’un tel type de navire. J’avais promis une prime triplée pour les volontaires, et la liberté pour les esclaves qui accepteraient une telle mission.
Comme prévu, la flotte grecque s’est jetée sur nous, comme un loup sur un animal blessé, les capitaines grecs avaient flairés la victoire facile, compte tenu de leur supérioté numérique et technique.
Mais un trop plein de confiance en soi est souvent une mauvaise conseillère lors d’une bataille.
Profitant des courants et des vents favorables, nos brûlots ont été projetés comme des boulets contre le centre de la flotte grecque. Les équipages avaient pour consigner d’allumer les brûlots au contact de la flotte grecque, et de prendre la fuite grâce à des chaloupes qu’ils trainaient au bout d’une corde. Je du sacrifier quelques navires en première ligne pour éviter que les grecs ne soupçonnent la manœuvre, une manœuvre qui a parfaitement réussie.
Nos brûlots ont fracassé le centre de la flotte grecque, le désorganisant entièrement, rapidement des incendies se sont propagés à plusieurs navires, et dans la précipitation beaucoup de vaisseaux grecs se sont rentrés dedans dans la panique des manœuvres désespérées des capitaines pour échapper au piège.
Le centre grec en flamme, j’ai donné l’ordre d’affaiblir mon centre pour renforcer mes ailes, et de profiter de la confusion pour attaquer les ailes grecques. Les engagements sur les ailes furent d’une rapidement d’une grande intensité, les grecs défendant avec acharnement leurs vaisseaux contre nos abordages. Sur l’aile droite, une escadre de renfort, constituée de l’amalgame de tous nos vaisseaux des côtes occidentales, d’une 10 de trières et de 15 birèmes, dissimulée dans une crique abritée depuis quelques jours, nous a rapidement rejointe, conformément à mes ordres.
Son centre est pleine débandade, son aile droite pris en tenaille et son aile gauche accroché, l’ensemble de la flotte grecque a rapidement compris qu’il était temps de battre en retraite.
Quelques un des capitaines se sacrifièrent pour immobiliser le gros de nos forces dans des combats d’arrière- garde, pendant que le reste de la flotte, profitant de ses capacités manœuvrières bien supérieurs, s’est dégagée de notre éteinte et a pris le large afin de regagner ses bases.
Une poursuite dans ces conditions devenait difficiles. Une partie de la mer était en flamme, les fumées des incendies masquaient les manœuvres grecques. Des combats se déroulaient toujours et compte tenu de mes connaissances sur la flotte grecque, une poursuite aurait été très dangereuse. Les quelques capitaines qui ont tenté une telle action furent éperonnés par un retour offensif de l’arrière garde ennemi, sans qu’ils puissent pour autant leur infliger quelques pertes.
La victoire était là, le champ de bataille nous appartenait, la flotte grecque avait été vaincue, il était inutile de gaspiller les fruits de notre victoire dans une poursuite périlleuse.
Après avoir vaincu les dernières résistances, il nous restait plus qu’à regagner Croto, à panser nos plaies, et à faire le décompte des morts.
Notre flotte a perdu 8 trières et 10 birèmes au cours de la bataille, essentiellement en début et fin de combats, tous nos brûlots ont été perdus, et certains équipages n’ont jamais pu être retrouvés. 1000 romains ont trouvé la mort, et 1200 autres ont été sévèrement blessés, ou ont été porté disparus. Moi-même, engagé dans les combats de l’aile gauche, je fus touché au cou par une écharde, et au genou gauche par une flèche.
Pour les grecs, le décompte est plus approximatif, selon nos estimations, ils ont perdu 22 trières et 14 birèmes, autant détruites que capturés. Ils auraient perdu 2500 marins morts, et disparus, et nous avons capturés 800 à 1000 des leurs.
Notre victoire est ainsi teintée d’amertume, nous n’avons pas entièrement détruit l’escadre grecque, et celle-ci nous infligé des pertes conséquentes malgré sa défaite. Compte tenu des pertes subis lors de l’année précédente, et de leur écrasante supériorité, cette bataille peut s’apparenter à un coup d’épée dans l’eau. Le rapport de forces est de toujours de 2 voire 3 contre 1 en faveur des grecs, et j’ai appris qu’ils attendaient encore des renforts d’escadre corinthienne ou Athénienne. Ils nous dominent aussi d’un point de vue technique, et en expérience des combats maritimes. Pas sur que nous pourrons utiliser une telle ruse dans une autre bataille, leur présomption leur a coûté cher dans celle-ci.
Néanmoins, nous avons montré à ces chiens que les Romains ne sont pas une nation d’incapable ou de mauviette, et même si Neptune n’est pas notre élément, nous avons montré qu’avec de l’audace et des sacrifices que nous pouvons les vaincre sur leur propre terrain. Ce n’est pas une victoire décisive, la flotte grecque continue à tenir le golfe, mais c’est une étape dans l’histoire militaire de notre République, l’impossible devient possible. Mais si nous voulons combler notre écart à l’avenir, une politique navale ambitieuse sera nécessaire.
Navarque SEVERUS Licius.
Croto.
Printemps 376.
SPQR »
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 376-377-378
Rector provinciarum Populonia, Volterra, Tarquini, Cosa, Perouse, Vetulonia, Saturniae, Arrezo 374-375
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Julius et la gens Tubbsarius |
Posté le : Dim 02 Oct 2011
