Salut les Romains !
Lors de mon dernier passage sur Romejpem, j'avais commencé à imaginer ce que pouvaient être l'atmosphère des différents quartiers, leurs populations, leurs secteurs d'activité, leurs histoires quotidiennes... l'idée était de donner du sens politique à la géographie de la cité. Un quartier de petits artisans ne réagit pas de la même façon qu'un quartier cossu ou qu'un quartier de temples face à une actualité politique. Et je trouvais intéressant de donner un peu de caractère aux différents quartiers de Rome pour enrichir nos rp.
Du coup, en revenant, j'ai repris et terminé ce petit travail. Ca nous donne des présentations un peu "touristiques" de chaque quartier. Je me suis appuyé en priorité sur la carte de l'Urbs (celle de Pat avec les bâtiments), sur ce que j'ai pu glaner dans les rumeurs et mes expériences de jeu, et en second lieu sur des éléments historiques que j'ai pu trouver. Les cartes plus récentes de Sergius m'ont aussi beaucoup aidé.
Ce n'est pas une tentative de reconstitution historique ! Je suis totalement infoutu de savoir quel type de population habitait réellement l'Aventin ou s'il y avait bien des moustiques dans Murcia !
Le résultat ci-dessous est encore un brouillon, mais j'aimerais savoir :
- si ça colle avec le contexte rp de Romejpem tel qu'on le connait,
- si vous imaginiez les quartiers de Rome comme ça, ou autrement, quel genre d'info manque, qu'est-ce que vous pourriez suggérer... (c'est un work in progress)
- si vous trouvez ça chouette et que vous l'utiliserez pour vos prochains rp.
NB : la description de certains quartiers remonte à mon précédent passage et je cite des PnJ et des factions qui n'existent sans doute plus...
Citer | Murcia : l'Ouest, quartier des dockers et des maçons, est peuplé de travailleurs modestes mais durs à la tâche. L'été, les moustiques infestent les lieux. L'hiver, ce sont les mendiants. Connues pour leurs bandes de racketteurs, les rues de Murcia-Ouest sont réputées dangereuses dès que la nuit tombe, et la violence n’y est pas rare. Les hommes du coin parlent peu et frappent fort, des qualité appréciées des patrons qui se cherchent des hommes de main. En avançant vers l’Est, le quartier a meilleure réputation, principalement parce que les Vestales, les Augures et le temple de Junon imposent le respect... et un certain niveau social. Cette proximité entre classes sociales différentes n’est pas sans provoquer quelques heurts périodiques. Fait original, la petite bourgeoisie du quartier a développé un goût reconnu pour la satire et l'irrévérence politique, et elle aime particulièrement se retrouver au théâtre Publicola pour y rire des déboires des grands de la cité. Peut-être est-ce pour cela que si peu de sénateurs ont osé s'y installer ! Encore plus à l’Est se trouve le Forum Svarium, important centre d’échanges, de rencontres et de potins entre les citoyens des quartiers environnants. Des citoyens de classe intermédiaires partagent les lieux avec plusieurs communautés étrangères dans une atmosphère tantôt bon enfant, tantôt mauvaise graine.
La devise politique de Murcia pourrait être : « mieux vaut en rire qu’en pleurer ! » Si on ajoute à cette appétence pour le sarcasme une grande diversité sociale et une certaine violence latente, le public de Murcia est loin d’être facile. Mais celui qui se le mettra dans la poche pourra compter sur quelques solides atouts ! |
Citer | Caelius : le quartier de la fête ! C'est souvent à l'ombre du temple de Bacchus que se rassemblent, en fin d'après-midi, les Romains jeunes et moins jeunes, pour vider quelques amphores. Plus la soirée avance, et plus ils se dispersent ensuite dans les nombreuses rues sinueuses, entre les auberges, troquets et lupanars du quartier. Les plus modestes, cependant, préféreront les bordels des Subure. En effet, si le Caelius n'est pas particulièrement chic, on y trouve néanmoins un certain niveau de vie, ainsi que les demeures de nombreux sénateurs. Le quartier accueille également une petite communauté étrusque, une des plus anciennes communautés étrangères à Rome, datant presque de la fondation. Les Étrusques s'y sentent donc un petit peu chez eux, et ils sont parfaitement intégrés à la vie du quartier. Enfin, une école de philosophie et des arts attire de nombreux étudiants, mais le climat n'est pas toujours aux études, entre les arènes de Plinius et le vin de Bacchus !
Sans doute ce mélange curieux attise-t-il le sens politique de ses habitants : les factions sont bien visibles sur le Caelius, et au détour d'un verre de vin, il arrive aussi qu'elles deviennent très audibles ! Le sénateur Proyas notamment s'est installé dans ce quartier, attirant autour de lui le petite faction isolationniste de Rome. De nombreux sénateurs et équites de moyenne importance, tels que Bransonius ou Petitbonus, y cultivent également leur clientèle. |
Citer | Les Carènes : quartier peu prestigieux de Rome, surtout en comparaison de ses voisins le Caelius et le Quirinus, on trouve dans les Carènes de nombreux artisans romains et étrangers. C'est un quartier populaire qu'on dit parfois mal fréquenté, d'ailleurs bien peu de familles patriciennes s'y sont installées. Il faut tout de même noter une forte – et originale – présence d'anciens navarques, en l'occurrence les navarques Avitus et Carneus. C'est d'ailleurs dans les Carènes qu'il faut se rendre si l'on s'intéresse à la mer, la navigation, les voyages, les pays lointains car souvent de vieux marins ressassent leurs voyages à la Domus de la Flotte. Seul bâtiment prestigieux du quartier, le temple de Venus en est d'autant plus respecté, et il inspire malgré tout une certaine sympathie à ce quartier discret et convivial, plein de surprises.
Éternel « entre-deux », le quartier est aussi le lieu de rendez-vous des sénateurs neutres, y compris des éléments les plus extrémistes de cette faction, autour du sénateur Moumanus. |
Citer | Esquilin : les habitants de l'Esquilin ont développé une très forte identité, et certains des autres quartiers leur reprochent même d'être un peu prétentieux, de se croire sortis de la cuisse de Jupiter... qui a d'ailleurs son grand temple sur la colline, à côté du Panthéon de Tubbsarius. Les deux prestigieux bâtiments apportent un cachet certain à l'Esquilin, au point de créer parfois des jalousies chez les habitants du Palatin ou du Capitole. Si l'Esquilin compte moins de grandes demeures sénatoriales – à l'exception notable du palais Caro – de nombreux riches équites, notamment le doyen Priscus, y ont établi leur villa entre les insulae de brique. C'est un quartier vivant, peut-être un peu trop, où de nombreux marchés se tiennent tous les jours du mois. Enfin, c'est lors des fêtes religieuse que le quartier révèle ses meilleurs atouts. Très pieuse, la population de la colline n'en manque aucune !
Préférant sans doute les hauteurs de la religion aux bassesses de la politique, l'Esquilin est finalement peu marqué par les partis et les factions. Le plus notable est sans doute le petit rassemblement de sénateurs qui se forme périodiquement autour du très cynique Gregorius Domus ! |
Citer | Viminal : assez éloigné de l'agitation du Forum, le Viminal est un quartier « où il fait bon vivre ». De fait, une population plutôt aisée occupe l'espace cit entre les temples de Diane, d'Esculape et de Minerve. Outre les deux palais imposants des gens Ovatoria et Severia, un certain nombre de sénateurs partagent le quartier avec des notables de toute la République, qui se battent pour avoir un pied-à-terre dans ce quartier réputé. Les thermes Rogus, approvisionnés en eau de bonne qualité directement par l'acqueduc Gaïus, y sont pour beaucoup. Le théâtre Antonicus, où se produisent les meilleures troupes, a néanmoins la réputation d'être parfois un peu « barbant », loin du ton licencieux du théâtre Publicola, par exemple ! C'est que dans ce quartier, on respecte les Grands. Et c'est de façon très respectueuse que les miséreux d'Argilette ou de Subure viennent périodiquement toquer aux portes des plus riches pour mendier leur pitance du jour.
Le même respect impose la discrétion, notamment sur les affaires politiques. Il n'est pas de bon ton dans le Viminal de faire de l'agitation publique ou d'exprimer ouvertement ses opinions. Au contraire, les convenances de la bonne société ont ici force de loi, et il serait très mal vu d'offenser son prochain ou de se laisser emporter par ses sentiments politiques. |
Citer | Quirinal : si le Viminal est cossu, le Quirinal est quant à lui carrément chic. Point culminant de la cité, cette haute colline est la résidence de plusieurs très grandes familles romaines, comme les Poussinii, les Forestii et les Orlenii. La plupart des hommes et des femmes qui parcourent les rues bien propres de ce quartier sont d'ailleurs les serviteurs d'une gens prestigieuse, et on compte également des artisans de luxe, des traiteurs, des barbiers, toute une petite vie de cité, isolée du reste de la ville. C'est même bien tout ce qui reste de l'ancienne sabine de Titus Tatius érigée sur la colline. Outre ceux qui y vivent à grands frais, on se rend également sur le Quirinal pour traiter de choses sérieuses, signer des contrats juteux ou organiser de grands événements, sous les auspices de Jupiter, Quirinus et Mercure qui y ont leur temple. Et pour s'aérer l'esprit, deux salles tenues par les sodalités d'Apollon et de Numa assurent des spectacles réputés dans toute la République.
C'est d'ailleurs, très souvent sur les marches du temple de Jupiter que se retrouvent les sénateurs légalistes, autour de leur meneur le sénateur Moirus, pour discuter de la loi et des affaires de l'État. Il y a toujours autour d'eux une dizaine de citoyens pour leur demander conseil en matière juridique. Ils y répondent, selon l'humeur, par la bienveillance, ou par des gestes excédés de la main à l'égard de ces ignorants. |
Citer | Capitole : colline la plus sacrée de Rome, du fait de la présence des quatre temples des divinités tutélaires de la République : Jupiter, Junon, Mars et Mercure. On n'arpente pas le Capitole sans sentir le regard pesant de l'une ou l'autre de ces divinités sur ses épaules. C'est ici que se déroulent les cérémonies les plus éminentes, et c'est souvent le point de départ ou d'arrivée des processions religieuses. Les grandes esplanades qui entourent les temples laissent d'ailleurs peu de place pour d'autres constructions, et une domus sur le Capitole coûte une fortune que peu de de Romains peuvent débourser, même chez les sénateurs et les équites. Parce qu'il abritait dans le passé la citadelle qui protégeait la cité, le Capitole est un lieu qui rassure et rassemble les Romains, et il est arrivé plus d'une fois que la foule effrayée par les violences du Forum Romanum se réfugie dans l'enceinte qui protège les temples. Accessoirement, on y trouve aussi la Roche Tarpéienne...
Rares sont les partis ou les factions qui tentent d'occuper le Capitole pour faire valoir leurs idées. Surtout que le Forum n'est pas loin ! |
Citer | Aventin : l'un des quartiers les plus vastes de la cité, l'Aventin est assurément le plus cosmopolite. La via Ostiensis, qui mène au sud, draine une quantité impressionnante de voyageurs et leurs chariots, carrioles et autres brouettes remontant des provinces du Sud. De nombreuses auberges permettent aux voyageurs de se désaltérer, la plus connue étant bien entendu l'auberge des Aventins Disparus, fréquentée par la fine noblesse romaine. À l'Est, la colline de Remuria abrite une population bigarrée, mélange de petits artisans, de familles romaines dépossédées, de vétérans à la solde trop maigre, d'étrangers et d'affranchis. On y trouve même l'ambassade égyptienne, ce qui ajoute encore à l'exotisme du quartier. Déconsidérée par les grandes familles romaines et de la bourgeoisie équestre, c'est pourtant sur cette colline que, dit-on, Rémus aurait guetté le vol des aigles, et c'est là aussi que son frère, le divin fondateur Romulus, l'aurait enterré. Seul bâtiment d'envergure, mais qui étend ses ramifications sur la moitié de la colline : le complexe Flaminius, qui comporte non seulement résidence de la gens patricienne, mais également plusieurs villae du peuple. L'Ouest est bien différent : dynamisé par la présence de plusieurs demeures patriciennes, telles que les Carmanovii, les Ovatorii, les Verii, c'est une bourgeoisie aisée qui s'est installée sur les flancs de l'Aventinus Mons, rendu très agréable par les grands jardins qui l'occupent. Deux grands temples à Junon placent définitivement sa population sous le patronage de la déesse du foyer, et on dit d'ailleurs que les Aventiniens sont « très famille ». Les soirs d'été, il est courant de voir des groupes, des couples, des familles flâner dans les rues et admirer le coucher de soleil sur le Tibre. Mais qu'on ne s'y trompe pas : sous ses aspects paisibles, l'Aventin compte aussi quelques bandes plus ou moins criminelles de jeunes gens en mal d'action, qui font leurs larcins lorsque les vigiles sont ailleurs !
Il est délicat de parler politique sur l'Aventin, tant les idées et les opinions sont volatiles. Aucune faction ne s'y est pour l'instant fixée, bien qu'on y croise souvent des orateurs éphémères. On dit par ailleurs que les gens du coin peuvent avoir le sang chaud… à bon entendeur ! |
Citer | Subure : tout le monde pense connaître Subure, ou plutôt, tout le monde se contente de ce qu'il croit savoir de ce quartier de mauvaise réputation ! Et pourtant, le baladeur courageux – car il faut du courage pour arpenter ces rues sinueuses, sales et mal fréquentées – pourrait être surpris du nombre de sénateur ayant un pied-à-terre dans la fange. Est-ce pour faire « peuple » que les Bustos, les Gregus Matrus, les Caïus Julii et même le très optimate Augustinus Caro ont élu domicile en Subure ? Ou bien parce qu'en comparaison du misérable voisinage, leur sénatoriale prestance brille d'autant plus ? Toujours est-il que cela donne au quartier un curieux contraste entre ces îlots – bien protégés – de richesse dans un océan d'indigence. Ceci étant dit, la vie du quartier est l'une des plus animée de la Cité : entre le Forum Carmanovium, le Forum Festus, les passages de convois, les altercations entre bandes rivales, les descentes de vigiles, les incendies… Autre lieu de vie, le théâtre Olecranus est souvent considéré comme le centre géographique de Rome. Toute sorte d'expérimentations dramaturgiques s'y jouent, et une petite communauté d'artistes, d'auteurs, de musiciens et d'acteurs fréquente assidûment les bas-fonds de Subure… et ses prostituées ! Car que serait Subure sans ses lupanars ? Ceux-ci sont réputés pour être les sales, les plus dangereux et les moins chers de toute la cité. Et on dit que parmi les jeunes hommes de bonne famille, lorsqu'ils traversent les sinueuse ruelles du quartier pour se rendre sur le Forum Romanum, plein de bonne volonté et impatient d'accomplir leur devoir civique, aucun ne peut résister à la tentation de laisser quelques pièces entre les jambes d'une de ces femmes de mauvaise vie, mais de chaud réconfort. Sans parler de l'haleine. Bref, à Subure, le coeur battant de la cité, il y a toujours du nouveau, de l'inattendu, du scabreux et parfois quelques bonnes nouvelles. Comme l'annonce d'une distribution de pain. Il faut dire que le Forum Romanum n'est pas loin, d'ici on verrait presque les Rostres. Presque.
Subure a ses propres lois, ses propres pouvoirs, sa propre politique. Les factions romaines classiques en sont absentes, le codex y est inconnu et même l'autorité du Sénat n'est que très relative. Parfois un tribun du peuple viendra agiter la populace, se prenant pour le nouvel Harpax, mais cela n'est qu'une illusion : personne ne contrôle Subure, et la flamme enragée de ses habitants a tôt fait de se retourner contre ceux qui ont soufflé sur les braises toujours chaudes de la misère. |
Citer | Velabre : le Velabre bourdonne dès les premières heures et ne se tait que lorsque le soleil se couche. Quartier de commerce et d'industrie, on y trouve de nombreux entrepôts, des ateliers, des bâtiments de négoce et des échoppes pour la clientèle de la Cité. Mais surtout, quantités de manutentionnaires et de dockers qui vident les navires arrivés du Tibre, classent et stockent les chargement, sous le regard attentif des commerçants, des secrétaires et des fonctionnaires des douanes. Les rues sont encombrées et on entend toute sorte de noms d'oiseaux lorsqu'un chariot a la mauvaise idée de rompre un essieu au milieu du Vicus Tuscus. Une fois le soir arrivé, quand les derniers navires ont été vidés, l'agitation laisse rapidement place à un calme surprenant. Les travailleurs de la journée, exténués, vont se rafraîchir dans les tavernes du quartier, ou retrouver leur famille qui, pour beaucoup, demeurent à Murcia ou à Subure. Les rues sont alors sillonnées par des patrouilles privées qui gardent les précieuses cargaisons et les entrepôts pleins à craquer. Ce qui n'est pas sans produire quelques incidents entre ces milices qui se font une concurrence… parfois armée. Et comme tout commerce a son marché noir, c'est aussi dans le Velabre que se sont installés certains parrains obscures de l'Urbs. Moins bruyants que leurs cousins de Subure, ceux de Velabre comptent sur la discrétion pour accomplir leurs méfaits. Avec tout ça, on se demande ce qui a convaincu la gens Detritii d'installer son palais au bord du Tibre. Et nous n'avons pas parlé des moustiques !
Le Velabre fait des affaires, pas de la politique. Même si les travailleurs écouteront poliment un orateur, pour peu que celui-ci les sollicite sur leur temps de pause, ils n'ont ni la tête ni les jambes pour s'intéresser aux hautes perspectives des sénateurs et des équites, tant qu'on leur assure du travail payé dans les temps. Pour cette raison, la faction Mercatore est généralement appréciée dans le quartier. Du moins, en apparence. |
Citer | Argilète : quartier intermédiaire entre les taudis sordides de Subure et les somptueux palais du Viminal et du Quirinal, l’Argilète abrite une population qui vit pour servir les grandes fortunes. Au bord des larges voies bien entretenues, qui permettent le passage des litières à porteurs des dames patriciennes, les devantures des boutiques rivalisent d’audace et d’esthétisme. On y trouve les meilleurs artisans de Rome, les bijoutiers, les couturiers, les potiers, les sculpteurs, les cuisiniers qui font la fierté de toutes les réceptions de la noblesse, et la compétence d’un intendant se mesure à sa connaissance des cours et des ruelles du quartier. Les modes vestimentaires, mais aussi philosophiques, se font et se défont en Argilète. En effet, toute une portion du quartier est réservée aux libraires et aux nombreux intellectuels de la cité, précepteurs des princes, et autres artistes et intellectuels qui viennent ici se nourrir l’esprit et l’ego. Il n’est pas rare d’assister à une leçon publique, et parfois à une joute oratoire entre deux maîtres d’écoles qui défendent leur réputation de rhéteur. Ce n’est pas un hasard si la plupart des Grecs installés à Rome ont choisi ce petit coin pour s’installer dans ce qu’on a fini par nommer la « Petite Athènes ». Parce que nombre d’habitants du quartier ont leurs entrées dans les palais, c’est aussi d’ici que partent les rumeurs plus ou moins fondées, plus ou moins croustillantes, plus ou moins scabreuses, sur les grandes familles patriciennes et équestres de Rome. C’est aussi un lieu de choix pour s’informer du grand monde auprès des officiers vétérans de la Flotte, qu’ils viennent rendre hommage à leur dieu tutélaire Neptune dans son temple, ou qu’ils soient en train de se désaltérer dans la domus de la Flotte à proximité.
La population de l’Argilète se passionne pour la politique, sans doute parce qu’elle en côtoie les figures presque quotidiennement. Après chaque discours, les commentateurs sont nombreux à prolonger la discussion, et les débats sont souvent de haute volée, même si les participants sont rarement neutres et objectifs, selon leur employeur du moment. Il arrive même que le ton monte, nécessitant l’intervention des vigiles. |
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