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Le Sénat de ROME jpem - Sujet : Sodalités 336: Personnalités émergeantes
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Sodalités 336: Personnalités émergeantes
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MJ Magnetis
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Inscrit le : Dim 20 Aoû 2006
Posté le : Sam 09 Sep 2006    

( HJ : Je poste en sachant que quand j aurai fini de récupérer et archiver ce qui manque, je complèterai avec les autres et le rendrai moins fouilli )


Personnages Sodalités

On parle beaucoup des personnalités emergeantes,

Pour les artistes Primus Caelius interesse et amuse, ce gosse dont la famille avait été chassé du sud, a monté une compagnie théatrale à Rome de bonne renommée, il reside dans le luxe prés de l'Aventin.

Primus Caelius est recherché dans son ajustement, et il sort paré comme une femme; il n’est pas hors de sa maison, qu’il a déjà ajusté ses yeux et son visage, afin que ce soit une chose faite quand il sera dans le public, qu’il y paraisse tout concerté, que ceux qui passent le trouvent déjà gracieux et leur souriant, et que nul ne lui échappe. Marche-t-il dans les salles, il se tourne à droit, où il y a un grand monde, et à gauche, où il n’y a personne; il salue ceux qui y sont et ceux qui n’y sont pas. Il embrasse un homme qu’il trouve sous sa main, il lui presse la tête contre sa poitrine; il demande ensuite qui est celui qu’il a embrassé. Quelqu’un a besoin de lui dans une affaire qui est facile ; il va le trouver, lui fait sa prière : Caelius l’écoute favorablement, il est ravi de lui être bon à quelque chose, il le conjure de faire naître des occasions de lui rendre service ; et comme celui-ci insiste sur son affaire, il lui dit qu’il ne la fera point ; il le prie de se mettre en sa place, il l’en fait juge. Le client sort, reconduit, caressé, confus, presque content d’être refusé.


Pour les usuriers, un personnage charismatique se dessine, on l'appelle Pamphile

Pamphile ne s’entretient pas avec les gens qu’il rencontre dans les salles ou dans les cours: si l’on en croit sa gravité et l’élévation de sa voix, il les reçoit, leur donne audience, les congédie ; il a des termes tout à la fois civils et hautains, une honnêteté impérieuse et qu’il emploie sans discernement; il a une fausse grandeur qui l’abaisse, et qui embarrasse fort ceux qui sont ses amis, et qui ne veulent pas le mépriser.
Un Pamphile est plein de lui-même, ne se perd pas de vue, ne sort point de l’idée de sa grandeur, de ses alliances, de sa charge, de sa dignité ; il ramasse, pour ainsi dire, toutes ses pièces, s’en enveloppe pour se faire valoir ; il dit : Mon ordre équestre ; il l’étale ou il le cache par ostentation. Un Pamphile en un mot veut être grand, il croit l’être ; il ne l’est pas, il est d’après un grand. Si quelquefois il sourit à un homme du dernier ordre, à un homme d’esprit, il choisit son temps si juste, qu’il n’est jamais pris sur le fait: aussi la rougeur lui monterait-elle au visage s’il était malheureusement surpris dans la moindre familiarité avec quelqu’un qui n’est ni opulent, ni puissant, ni ami d’un ministre, ni son allié, ni son domestique. Il est sévère et inexorable à qui n’a point encore fait sa fortune. Il vous aperçoit un jour dans une galerie, et il vous fuit, et le lendemain, s’il vous trouve en un endroit moins public, ou s’il est public, en la compagnie d’un grand, il prend courage, il vient à vous, et il vous dit: Vous ne faisiez pas hier semblant de nous voir. Tantôt il vous quitte brusquement pour joindre un Sénateur ou un premier commis, et tantôt s’il les trouve avec vous en conversation, il vous coupe et vous les enlève. Vous l’abordez une autre fois, et il ne s’arrête pas; il se fait suivre, vous parle si haut que c’est une scène pour ceux qui passent.
 Crater Simplex le Maitre de la Sodalité de Vesta, longtemps dans l'ombre de M Tricchia commence à etre mieux connu, son comportement amuse ou choque, mais dans le peupole tout le monde est ravi.

Crater Simplex ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble sont à son égard comme s'ils n'étaient point. Non content de remplir à une table la première place, il occupe lui seul celle de deux autres; il oublie que le repas est pour lui et pour toute la compagnie; il se rend maître du plat, et fait son propre de chaque service: il ne s'attache à aucun des mets, qu'il n'ait achevé d'essayer de tous; il voudrait pouvoir les savourer tous tout à la fois. Il ne se sert à table que de ses mains sales; il manie les viandes, les remanie, démembre, déchire, et en use de manière qu'il faut que les conviés, s'ils veulent manger, mangent ses restes. Il ne leur épargne aucune de ces malpropretés dégoûtantes, capables d'ôter l'appétit aux plus affamés; le jus et les sauces lui dégouttent du menton et de la barbe; s'il enlève un ragoût de dessus un plat, il le répand en chemin dans un autre plat et sur la nappe; on le suit à la trace. Il mange haut et avec grand bruit; il roule les yeux en mangeant; la table est pour lui un râtelier; il écure ses dents, et il continue à manger. Il se fait, quelque part où il se trouve, une manière d'établissement, et ne souffre pas d'être plus pressé au temple ou au théâtre que dans sa chambre. Il n'y a dans une litiére que les places du fond qui lui conviennent; dans toute autre, si on veut l'en croire, il pâlit et tombe en faiblesse. S'il fait un voyage avec plusieurs, il les prévient dans les hôtelleries, et il sait toujours se conserver dans la meilleure chambre le meilleur lit. Il tourne tout à son usage; ses valets, ceux d'autrui, courent dans le même temps pour son service. Tout ce qu'il trouve sous sa main lui est propre, hardes, équipages. Il embarrasse tout le monde, ne se contraint pour personne, ne plaint personne, ne connaît de maux que les siens, que sa réplétion et sa bile, ne pleure point la mort des autres, n'appréhende que la sienne, qu'il rachèterait volontiers de l'extinction du genre humain.
 Ruffinus, un riche propriétaire plus de 1000 oliviers,du Latium, a une petite popularité. Il commence à grisonner; mais il est sain, il a un visage frais et un oeil vif qui lui promettent encore vingt années de vie; il est gai, jovial, familier, indifférent; il rit de tout son coeur, et il rit tout seul et sans sujet: il est content de soi, des siens, de sa petite fortune; il dit qu'il est heureux. Il perd son fils unique, jeune homme de grande espérance, et qui pouvait un jour être l'honneur de sa famille; il remet sur d'autres le soin de le pleurer; il dit: "Mon fils est mort, cela fera mourir sa mère"; et il est consolé. Il n'a point de passions, il n'a ni amis ni ennemis, personne ne l'embarrasse, tout le monde lui convient, tout lui est propre; il parle à celui qu'il voit une première fois avec la même liberté et la même confiance qu'à ceux qu'il appelle de vieux amis, et il lui fait part bientôt de ses quolibets et de ses historiettes. On l'aborde, on le quitte sans qu'il y fasse attention, et le même conte qu'il a commencé de faire à quelqu'un, il l'achève à celui qui prend sa place.

Somme toute, il abeaucoup de gens qui l'estiment


Dans le monde rural, un autre personnage s'agite à la Sodalité de Ceres.
Numa Canius est moins affaibli par l'âge que par la maladie, car il ne passe point soixante-huit ans; mais il a la goutte, et il est sujet à une colique néphrétique; il a le visage décharné, le teint verdâtre, et qui menace ruine: il fait marner sa terre, et il compte que de quinze ans entiers il ne sera obligé de la fumer; il plante un jeune bois, et il espère qu'en moins de vingt années il lui donnera un beau couvert, il fait bâtir dans la rue une maison de pierre de taille, raffermie dans les encoignures par des mains de fer, et dont il assure, en toussant et avec une voix frêle et débile, qu'on ne verra jamais la fin; il se promène tous les jours dans ses ateliers sur le bras d'un valet qui le soulage; il montre à ses amis ce qu'il a fait, et il leur dit ce qu'il a dessein de faire. Ce n'est pas pour ses enfants qu'il bâtit car il n'en a point, ni pour ses héritiers, personnes viles et qui se sont brouillées avec lui: c'est pour lui seul, et il mourra demain.
 Un autre usurier est tres en vue, detesté hors de sa Sodalité, il est à la grande tristesse de renlentius , le Maitre actuel, adulé de ses pairs.

Antagoras , péregrin helléne, il est devenu romain par adoption et par ses as , a un visage trivial et populaire: un visage de grec ou le Dieu de l'Argent de pierre qui orne le grand autel n'est pas mieux connu que lui de toute la multitude. Il parcourt le matin toutes les chambres et tous les greffes des Tribunaux de la république, et le soir les rues et les carrefours d'une ville; il plaide depuis quarante ans, plus proche de sortir de la vie que de sortir d'affaires. Il n'y a point eu chez les Préteurs depuis tout ce temps de causes célèbres ou de procédures longues et embrouillées où il n'ait du moins intervenu: aussi a-t-il un nom fait pour remplir la bouche de l'avocat, et qui s'accorde avec le demandeur ou le défendeur comme le substantif et l'adjectif. Parent de tous et haï de tous, il n'y a guère de familles dont il ne se plaigne, et qui ne se plaignent de lui. Appliqué successivement à saisir une terre, à s'opposer au sceau, à se servir d'un committimus, ou à mettre un arrêt à exécution; outre qu'il assiste chaque jour à quelques assemblées de créanciers; partout syndic de directions, et perdant à toutes les banqueroutes, il a des heures de reste pour ses visites: vieil meuble de ruelle, où il parle procès et dit des nouvelles. Vous l'avez laissé dans une maison sur l'Aventin, vous le retrouvez à la Janicuel, où il vous a prévenu, et où déjà il redit ses nouvelles et son procès. Si vous plaidez vous-même, et que vous alliez le lendemain à la pointe du jour chez l'un de vos juges pour le solliciter, le juge attend pour vous donner audience qu'Antagoras soit expédié.

On murmure qu'il des sénateurs puissants dans son entourage, Pirus......quelques autres.

Dans la Sodalité de Numa, un scientifique commence à faire de l'ombre à son puissant Maitre

Carro Carri débarque avec une recette qu'il appelle un prompt remède, et qui quelquefois est un poison lent; c'est un bien de famille, mais amélioré en ses mains: de spécifique qu'il était contre la colique, il guérit de la fièvre quarte, de la pleurésie, de l'hydropisie, de l'apoplexie, de l'épilepsie. Forcez un peu votre mémoire, nommez une maladie, la première qui vous viendra en l'esprit: l'hémorragie, dites-vous? il la guérit. Il ne ressuscite personne, il est vrai; il ne rend pas la vie aux hommes; mais il les conduit nécessairement jusqu'à la décrépitude, et ce n'est que par hasard que son père et son aïeul, qui avaient ce secret, sont morts fort jeunes. Les médecins reçoivent pour leurs visites ce qu'on leur donne; quelques-uns se contentent d'un remerciement: Carro Carri est si sûr de son remède, et de l'effet qui en doit suivre, qu'il n'hésite pas de s'en faire payer d'avance, et de recevoir avant que de donner. Si le mal est incurable, tant mieux, il n'en est que plus digne de son application et de son remède. Commencez par lui livrer quelques sacs de mille as, passez-lui un contrat de constitution, donnez-lui une de vos terres, la plus petite, et ne soyez pas ensuite plus inquiet que lui de votre guérison. L'émulation de cet homme a peuplé le monde de noms en O et en I, noms vénérables, qui imposent aux malades et aux maladies. Vos médecins, Fagon, et de toutes les école, avouez-le, ne guérissent pas toujours, ni sûrement; ceux au contraire qui ont hérité de leurs pères la médecine pratique, et à qui l'expérience est échue par succession, promettent toujours, et avec serments, qu'on guérira. Qu'il est doux aux hommes de tout espérer d'une maladie mortelle, et de se porter encore passablement bien à l'agonie! La mort surprend agréablement et sans s'être fait craindre; on la sent plus tôt qu'on n'a songé à s'y préparer et à s'y résoudre. O Fagon Esculape! faites régner sur toute la terre les bonnes herbes et poudres ; conduisez à sa perfection la science des simples, qui sont donnés aux hommes pour prolonger leur vie; observez dans les cures, avec plus de précision et de sagesse que personne n'a encore fait, le climat, les temps, les symptômes et les complexions; guérissez de la manière seule qu'il convient à chacun d'être guéri; chassez des corps, où rien ne vous est caché de leur économie, les maladies les plus obscures et les plus invétérées; n'attentez pas sur celles de l'esprit, elles sont incurables; laissez à Corinne, à Lesbie, à Canidie, à Trimalcion et à Carpus la passion ou la fureur des charlatans.

 Et dans le monde de la Mer

Ne croirait-on pas de Marius le napolitain qu'il est seul chargé des détails de tout l'Etat, et que seul aussi il en doit répondre?
Qui pourrait le représenter exprimerait l'empressement, l'inquiétude, la curiosité, l'activité, saurait peindre le mouvement. On ne l' a jamais vu assis, jamais fixe et arrêté: qui même l' a vus marcher? on le voit courir, parler en courant, et vous interroger sans attendre de réponse. Il ne vient d'aucun endroit, il ne va nulle part: ils passe et ils repasse. Ne le retardez pas dans sa course précipitée, vous démonteriez sa machine; ne leur faites pas de questions, ou donnez-lui du moins le temps de respirer et de se ressouvenir qu'il n'a nulle affaire, qu'il peut demeurer avec vous et longtemps, vous suivre même où il vous plaira de l' emmener. Il ne est pas le Satellitesde Jupiter, je veux dire ceux qui pressent et qui entourent les grands de Rome, mais il les annonce et les précèdent; il se lance impétueusement dans la foule des courtisans; tout ce qui se trouve sur son passage est en péril. Sa profession est d'être vu et revu, et il ne s couche jamais sans s'être acquitté d'un emploi si sérieux, et si utile à la république. Il est au reste instruitsà fond de toutes les nouvelles indifférentes.

Voila la vie d'un armateur d'Ostie possédant un belle flotte de birémes.
 Chez les Marchands , loin du discours technique du maitre actuel , Matronus du Tibre, le plus gros marchand d'etoffes du Marché de Rome se distingue

Matronus avec un habit austère a un visage comique, et d'un homme qui entre sur la scène; sa voix, sa démarche, son geste, son attitude accompagnent son visage. Il est fin, cauteleux, doucereux, mystérieux; il s'approche de vous, et il vous dit à l'oreille: Voilà un beau temps; voilà un grand dégel. S'il n'a pas les grandes manières, il a du moins toutes les petites, et celles même qui ne conviennent guère qu'à une jeune précieuse. Imaginez-vous l'application d'un enfant à jouer aux osselets ou à se saisir d'un papillon: c'est celle de Matronus pour une affaire de rien, et qui ne mérite pas qu'on s'en remue; il la traite sérieusement, et comme quelque chose qui est capital; il agit, il s'empresse, il la fait réussir: le voilà qui respire et qui se repose, et il a raison; elle lui a coûté beaucoup de peine. L'on voit des gens enivrés, ensorcelés de la faveur; ils y pensent le jour, ils y rêvent la nuit; ils montent l'escalier d'un Questeur, et ils en descendent; ils sortent de son antichambre, et ils y rentrent; ils n'ont rien à lui dire, et ils lui parlent; ils lui parlent une seconde fois: les voilà contents, ils lui ont parlé. Pressez-les, tordez-les, ils dégouttent l'orgueil, l'arrogance, la présomption; vous leur adressez la parole, ils ne vous répondent point, ils ne vous connaissent point, ils ont les yeux égarés et l'esprit aliéné: c'est à leurs parents à en prendre soin et à les renfermer, de peur que leur folie ne devienne fureur, et que le monde n'en souffre. Matronus a une plus douce manie: il aime la faveur éperdument, mais sa passion a moins d'éclat; il lui fait des voeux en secret, il la cultive, il la sert mystérieusement; il est au guet et à la découverte sur tout ce qui paraît de nouveau avec les livrées de la faveur: ont-ils une prétention, il s'offre à eux, il s'intrigue pour eux, il leur sacrifie sourdement mérite, alliance, amitié, engagement, reconnaissance.
Si la place d'un Chef des Vigiles devenait vacante, et que le plus abject des citoyens s'avisât de la demander, il appuierait sa demande, il le jugerait digne de cette place, il le trouverait capable d'observer et de calculer, de parler de parélies et de parallaxes.

Evidemment un tel comportement fait de lui un homme populaire et redouté, car nul n'imagine avoir affaire à un agneau
 Marcus Agrippa , Maitre de la Sodalité de Vulcain, étonne voir inquiéte, l'humble tisserand de jadis, n'est plus.

Sa superstition n'a plus de limite et semble n'être autre chose qu'une crainte mal réglée de la Divinité. Après avoir lavé ses mains et s'être purifié avec de l'eau lustrale, il sort du temple, et se promène une grande partie du jour avec une feuille de laurier dans sa bouche. S'il voit une belette, il s'arrête tout court, et il ne continue pas de marcher que quelqu'un n'ait passé avant lui par le même endroit que cet animal a traversé, ou qu'il n'ait jeté lui-même trois petites pierres dans le chemin, comme pour éloigner de lui ce mauvais présage. En quelque endroit de sa maison qu'il ait aperçu un serpent, il ne diffère pas d'y élever un autel; et dès qu'il remarque dans les carrefours de ces pierres que la dévotion du peuple y a consacrées, il s'en approche, verse dessus toute l'huile de sa fiole, plie les genoux devant elles, et les adore. Si un rat lui a rongé un sac de farine, il court au devin, qui ne manque pas de lui enjoindre d'y faire mettre une pièce; mais bien loin d'être satisfait de sa réponse, effrayé d'une aventure si extraordinaire, il n'ose plus se servir de son sac et s'en défait. Son faible encore est de purifier sans fin la maison qu'il habite, d'éviter de s'asseoir sur un tombeau, comme d'assister à des funérailles, ou d'entrer dans la chambre d'une femme qui est en couche; et lorsqu'il lui arrive d'avoir pendant son sommeil quelque vision, il va trouver les interprètes des songes, les devins et les augures, pour savoir d'eux à quel dieu ou à quelle déesse il doit sacrifier. Il est fort exact à visiter, sur la fin de chaque mois, les prêtres pour se faire montre de sa Pietas; il y mène sa femme; ou si elle s'en excuse par d'autres soins, il y fait conduire ses enfants par une nourrice. Lorsqu'il marche par la ville, il ne manque guère de se laver toute la tête avec l'eau des fontaines qui sont dans les places; quelquefois il a recours à des prêtresses, qui le purifient d'une autre manière, en liant et étendant autour de son corps un petit chien ou de la squille. Enfin, s'il voit un homme frappé d'épilepsie, saisi d'horreur, il crache dans son propre sein, comme pour rejeter le malheur de cette rencontre.

Si beaucoup se moquent en riant, d'autre traits de carctére du Maitre témoignent de sa folie, aux dires de ses ennemis.

Sa défiance lui fait croire que tout le monde est capable de le tromper. Marcus Agrippa, par exemple, s'il envoie au marché l'un de ses domestiques pour y acheter des provisions, il le fait suivre par un autre qui doit lui rapporter fidèlement combien elles ont coûté. Si quelquefois il porte de l'argent sur soi dans un voyage, il le calcule à chaque stade qu'il fait, pour voir s'il a son compte. Une autre fois, étant couché avec sa femme, il lui demande si elle a remarqué que son coffre-fort fût bien fermé, si sa cassette est toujours scellée, et si on a eu soin de bien fermer la porte du vestibule; et, bien qu'elle assure que tout est en bon état, l'inquiétude le prend, il se lève du lit, va en chemise et les pieds nus, avec la lampe qui brûle dans sa chambre, visiter lui-même tous les endroits de sa maison, et ce n'est qu'avec beaucoup de peine qu'il s'endort après cette recherche. Il mène avec lui des témoins quand il va demander ses arrérages, afin qu'il ne prenne pas un jour envie à ses débiteurs de lui dénier sa dette. Ce n'est point chez le foulon qui passe pour le meilleur ouvrier qu'il envoie teindre sa robe, mais chez celui qui consent de ne point la recevoir sans donner caution. Si quelqu'un se hasarde de lui emprunter quelques vases, il les lui refuse souvent; ou s'il les accorde, il ne les laisse pas enlever qu'ils ne soient pesés, il fait suivre celui qui les emporte, et envoie dès le lendemain prier qu'on les lui renvoie. A-t-il un esclave qu'il affectionne et qui l'accompagne dans la ville, il le fait marcher devant lui, de peur que s'il le perdait de vue, il ne lui échappât et ne prît la fuite. A un homme qui, emportant de chez lui quelque chose que ce soit, lui dirait: "Estimez cela, et mettez-le sur mon compte", il répondrait qu'il faut le laisser où on l'a pris, et qu'il a d'autres affaires que celle de courir après son argent

Coréléus Socratius, Maitre de la Sodalité de Cérés, n'est pas en reste, il a utilsé l'argent du budget pour mener une monumentale étude

De la position de la ferme.

La distribution et le nombre des pièces à construire dépendent de l'étendue de la propriété. La division se fera en trois parties : l'habitation du maître, les bâtiments rustiques et ceux à provisions.
L'habitation du maître sera distribuée en appartements d'hiver et en appartements d'été, de manière que les chambres à coucher, pour l'hiver, regardent l'orient de cette saison, et les salles à manger le couchant équinoxial. Les chambres à coucher, pour l'été, feront face au midi, et les salles à manger, pour la même saison, à l'orient d'hiver.

Tournez vers l'occident d'été les salles de bain, afin qu'elles soient visitées par le soleil de l'après-midi, et jusqu'au soir. Les galeries pour la promenade seront exposées au midi équinoxial, afin qu'elles reçoivent plus de soleil en hiver et moins durant l'été.
Dans la partie rustique, on fera une grande et haute cuisine, afin que la charpente du plancher soit moins exposée à l'incendie, et que les gens de la ferme puissent en tout temps s'y tenir commodément. Il sera tout à fait à propos de placer au midi équinoxial les chambres des esclaves qui ne sont point enchaînés ; les autres occuperont une retraite souterraine la plus saine qu'il sera possible de trouver, éclairée par de nombreuses, mais étroites fenêtres, assez élevées au-dessus du sol pour qu'ils ne puissent y atteindre avec la main. Les étables des bestiaux n'auront rien à redouter ni du froid ni de la chaleur. Pour les bêtes de travail, on bâtira de doubles étables, les unes pour l'hiver, les autres pour l'été. Quant aux autres bestiaux qu'il faut tenir dans l'intérieur de la ferme, on leur disposera des retraites, les unes couvertes, les autres découvertes, entourées de hantes murailles, afin que, placés dans celles-là pendant l'hiver, dans celles-ci durant l'été, ils puissent se reposer à l'abri des attaques des bêtes féroces. Toutes ces étables seront ordonnées de manière qu'il n'y puisse filtrer aucune humidité, et que celle qui s'y formera s'en écoule promptement, et ne pourrisse ni les fondations des murs ni la corne des pieds des animaux. Les bouveries devront être larges de dix pieds ou de neuf au moins : cette étendue est nécessaire pour que le boeuf puisse se coucher, et pour que le bouvier puisse à l'aise circuler autour de l'animal. Il n'est pas nécessaire que les mangeoires soient plus élevées qu'il ne suffit au boeuf ou au cheval pour atteindre sa nourriture étant debout.

Près de la porte on établira l'habitation du fermier, afin qu'il puisse voir ce qui entre ou sort. Pour le même motif, le procurateur aura son logement au-dessus de la porte elle-même : ce voisinage lui fournira, en outre, les moyens de surveiller le fermier. A proximité de l'un et de l'autre sera le magasin destiné à recevoir les instruments d'agriculture, dans l'intérieur duquel les objets en fer seront serrés en une pièce bien fermée. Les chambres des bouviers et des bergers seront auprès des animaux confiés à leur garde, afin qu'il leur soit facile de les soigner aux moments convenables. Tous ces domestiques doivent, au surplus, habiter à peu de distance les uns des autres, pour que l'activité du fermier, en parcourant les diverses parties de son exploitation, ait moins à s'écarter, et que chacun d'eux soit témoin du zèle ou de la négligence de ses camarades.

Les bâtiments à provisions se divisent eu huilerie, en pressoir, en cellier à vins, en pièce à cuire le moût, en fenil, en pailler, en magasins et en greniers, de manière que les pièces de plain-pied reçoivent les liquides tels que le vin et l'huile destinés à la vente ; et qu'on entasse dans les greniers planchéiés les blés, le foin, les feuilles, les pailles et les autres fourrages. On arrivera aux greniers par des escaliers, et ils seront aérés au moyen de petites fenêtres du côté du nord, parce que ce point de l'horizon est le plus froid et le moins humide : double avantage qui assure la longue conservation des productions de la culture. Par la même raison, les celliers à vin seront établis au rez-de-chaussée, éloignés des bains, du four, des fumiers et autres immondices exhalant une mauvaise odeur, aussi bien que des citernes et des eaux courantes dont l'humidité peut gâter les vins.

Je ne dois pas oublier de dire que quelques personnes considèrent comme le meilleur emplacement pour serrer les grains une voûte pratiquée dans le sol, offrant une aire qui, après avoir été remuée et, humectée de lie d'huile fraîche et non salée, a été battue et condensée avec des battes à la manière des maçonneries de Segnia. Quand le tout est bien sec, on le recouvre de pavés en brique qui, dans la fabrication, au lieu d'eau, ont aussi reçu de la lie d'huile mêlée avec de la chaux et du sable. Ces pavés sont enfoncés à grande force, puis polis, et l'on garnit toutes les jointures des murs et du sol avec du ciment. C'est une précaution d'autant plus nécessaire de ne laisser aucuns trous dans cette construction, qu'ils fourniraient des retraites aux animaux souterrains.

Les greniers seront divisés en compartiments, afin que chaque légume y soit déposé séparément. On recouvre les murs d'un enduit de terre détrempée avec de la lie d'huile dans lequel on substitue à la paille des feuilles sèches d'olivier sauvage, ou, à leur défaut, de tout, autre olivier. Dès que cet enduit est bien sec, on l'imbibe encore de lie d'huile ; puis, lorsqu'elle est desséchée, on peut y déposer le froment. Ce travail paraît protéger très avantageusement les dépôts de grains contre le dommage qu'occasionnent les charançons et les autres insectes de même genre, qui, par faute de tels soins, auraient promptement dévoré ces céréales. On ne saurait dissimuler néanmoins que ces greniers que nous verrons de décrire, s'ils n'occupent dans la ferme une position très sèche, ne pourront préserver de la moisissure les grains le mieux en état d'y résister. Si un tel emplacement n'existe pas, on peut aussi les conserver sous terre, comme on en use dans quelques contrées d'outremer, où le sol, creusé en manière de puits qu'on y appelle siros, reçoit les productions qu'il a données. Mais, dans notre Italie où l'humidité est considérable, nous croyons préférables les greniers élevés dont l'aire a été préparée et les murs enduits, puisque, comme je l'ai dit, le sol et la muraille, dans ces conditions, ne permettent pas aux charançons d'y pénétrer. Quand ce fléau survient, beaucoup de personnes pensent qu'on peut s'en délivrer en exposant, dans le grenier, les grains attaqués à la ventilation et à une sorte de refroidissement. Cette assertion est de toute fausseté ; car par ce procédé les insectes ne sont pas chassés, mais sont dispersés dans tous les tas. Si , au contraire, on ne les déplace pas, ils n'endommagent que la superficie de ces monceaux, puisqu'on ne voit pas le charançon naître au-dessous de la profondeur d'un palme. Or, il vaut mieux sacrifier ce qui est déjà gâté, que d'exposer toute la récolte. Quand on aura besoin de grain, il sera facile d'enlever la partie altérée et d'employer les couches inférieures. Au reste, quoique ces observations soient étrangères à la matière que nous traitons, je ne regarde pas comme hors de propos de les rapporter en ce lieu.

Les pressoirs, surtout les celliers à huile, doivent être chauds, parce que tout liquide se dissout mieux par l'effet de la chaleur que si le froid le concentre et le resserre. L'huile qui se dégage lentement est exposée à se congeler et à se gâter. Mais s'il est besoin de la chaleur naturelle qui résulte du climat et de l'exposition, il n'en est pas de même de celle que l'on se procurerait à force de feu et de flamme ; car la fumée et la suie détériorent la saveur de l’huile. C'est pourquoi le pressoir devra tirer ses jours du midi, afin que l'on puisse se passer de feu et de lampe lorsqu'on y pressera des olives.
Le cortinal, où l'on cuit certains vins, ne sera ni étroit ni obscur, afin que l'ouvrier qui opère la cuisson du moût puisse circuler sans embarras.
Le fumoir, dans lequel le bois, s'il n'est depuis longtemps coupé, doit être promptement séché, peut être établi dans la partie de la ferme où se trouvent les bains des ouvriers, qui, au reste, n'en usent que les jours de fête, car leur fréquent usage est loin d'entretenir la force du corps.
C'est avec avantage qu'on place les magasins au-dessus de ces pièces, d'où s'élève souvent de la fumée, puisque les vins vieillissent plus promptement quand une certaine proportion de fumée accélère leur maturité. Il sera bon d'avoir un autre cellier où ils seront transportés, de peur que, soumis à une fumigation trop prolongée, ils n'en soient altérés.

Nous nous sommes suffisamment étendus sur ce qui concerne la situation et la disposition de la ferme. Parlons maintenant de ses accessoires. Le four et le moulin seront proportionnés au nombre d'ouvriers à nourrir. On creusera au moins deux piscines, dont l'une sera réservée pour les oies et le troupeau, et dont l'autre sera employée à macérer les lupins, les osiers, les gaulettes, et les autres choses qu'on a besoin d'y faire tremper. Les fosses à engrais seront aussi au nombre de deux : la première recevra les nouvelles curures d'étables et les conservera durant un an ; et la seconde servira de dépôt aux fumiers anciens et propres à être employés. Toutes deux seront, comme les piscines, creusées dans un sol légèrement incliné, murées et pavées de manière à ne laisser échapper aucun liquide : car il importe beaucoup que, par son état humide, le fumier conserve toute sa force, et se macère dans un liquide continuel, afin que s'il s'y mêle aux litières et aux pailles quelques graines d'épines ou de mauvaises herbes, elles pourrissent, et, portées dans les champs, ne nuisent pas aux moissons. En conséquence, les cultivateurs habiles couvrent avec des claies les apports des bergeries et des étables, qui seraient desséchés par le grand air ou seraient brûlés par les rayons du soleil.

Autant qu'on le pourra, on établira l'aire de manière qu'elle soit à portée des regards soit du maître, soit du procurateur. La meilleure sera celle qui aura un pavé de pierres dures, parce que les grains y sont plus promptement tirés de leur balle, que le sol y résiste mieux au pied des animaux et à la pression du traîneau, que le vent l'entretiendra mieux dans un état de propreté, qu'il ne s'y trouvera pas de gravier ni de petites mottes, que donnent presque toujours, pendant le battage, les aires qui ne sont que de terre. Près de là sera un lieu destiné à abriter les grains à demi battus, dans le cas où il surviendrait une averse : cette précaution, très-nécessaire en Italie, en raison de l'inconstance de son ciel, serait superflue dans quelques contrées d'outre-mer, où l'été se passe sans pluies.

On entourera de haies les vergers et les jardins, qui devront être à proximité, et dans un emplacement où on puisse les faire profiter des écoulements des fumiers de la basse-cour, des bains, et des lies provenant de l'expression des olives : car les légumes et les arbres se trouvent bien des aliments de cette nature


Les petits propiétaires et cultivateurs grognent : encore un truc pour les gros propriétaires!


On n'a encore aperçu dans cette présentation des hommes qui comptent à Rome les Téradius; le moment est venu de tourner autour de ce couple, car sa femme énorme matrone de plus de 100 kg est une des figures de l’Argilete et il est fort instructif les regarder sous toutes leurs faces.

Téradius venait de dépasser ses cinquante ans ; madame Téradius touchait à la quarantaine, qui est la cinquantaine de la femme; de façon qu'il y avait équilibre d'âge entre la femme et le mari.

Les romains qui ont passé le seuil de leur établissement « Le caveau de la fortune » ont peut-être, dès sa première apparition, conservé quelque souvenir de cette Téradius grande, aux cheveux jaunes sales, rouge, grasse, charnue, carrée, énorme et agile; elle tenait de la race de ces sauvagesses colosses qui se cambrent dans les foires avec des pavés pendus à leur chevelure.

Elle fait tout dans le logis, les lits, les chambres, la lessive, la cuisine, la pluie, le beau temps, cerbére. Elle a pour tout domestique une fille stupide de Sabine; une souris au service d'un éléphant. Tout tremble au son de sa voix, , les meubles et les gens
. Son large visage, criblé de taches de rousseur, avait l'aspect d'une écumoire. Elle avait de la barbe. C'était l'idéal d'un fort du port d’Ostie habillé en fille. Elle jure splendidement; elle se vante de casser une noix d'un coup de poing. Sans les piéces qu'elle avait vues au Théatre Olecranus, et qui, par moments, font bizarrement reparaître la mijaurée sous l'ogresse, jamais l'idée ne fût venue à personne de dire d'elle: c'est une femme.

Cette Téradius ést comme le produit de la greffe d'une donzelle sur une poissarde. Quand on l'entend parler, on dit : C'est un vigile; quand on la regarde boire, on dit: C'est un charretier; quand on la voit manier sa servante, on dit: C'est le bourreau. Au repos, il lui sort de la bouche une dent.

Le Téradius était un homme petit, maigre, blême, anguleux, osseux, chétif, qui a l'air malade et qui se porte à merveille; sa fourberie commençe là. Il sourit habituellement par précaution, et est poli à peu près avec tout le monde, même avec le mendiant auquel il refusait un demi as. Il avait le regard d'une fouine et la mine d'un homme de lettres. Sa coquetterie consiste à boire avec les rouliers. Personne n'a jamais pu le griser.

Et curieusement, Téradius aidé par sa monumentale épouse , non avare de ses charmes, progresse dans la sodalité de Bacchus. Il joue fort bien de son éloignement des équestres, Le caveau de la Fortune est un repére d’agités, de buveurs, mais l homme est fin, jamais l’Edilité n a pu lui faire aucun reproche……

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MJ à la retraite (2003; 2006-2009)
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