Voici mon rapport pour l'année 366.
Cette année s'est déroulée dans une ambiance paisible de collaboration.
En effet en accord avec mon collègue et la questure, l'aide à la plèbe a été revue à la baisse, à sept millions et demi d'as. Cette baisse a été compensée par l'initiation de plusieurs projets par le tribun Marcellus dont le financement a été approuvé par la questure, que je remercie cette année pour son esprit de coopération.
En ce qui concerne les projets lancés et suivis par mon collègue, je le laisserais en faire le rapport ici-même, il est mieux placé que moi pour en parler.
De mon côté je me suis chargé d'affaires courantes du tribunat, notamment la distribution de l'aide à la plèbe, ainsi que de certaines affaires que les citoyens avaient porté à notre attention.
Dans l'affaire des insulae écroulées, des plébéiens lésés sont venus nous trouver pour réclamer le jugement de ceux qui les ont floués. Ces derniers ayant profité du trouble de la guerre pour s'enfuir nous ne pouvons que nous reposer sur l'édilité et la préture.
Nous avons également été interpellés sur l'entrée en guerre de la République contre le peuple Samnite, guerre qui n'a fait l'objet d'aucun vote comme chacun le sait et qui selon certains s'apparentait à une guerre de conquête, qui en nécessitait donc un. Mes recherches ne font état d'aucune falsification dans les dires des généraux concernés quant à leurs intentions et aux faits de l'époque. Dans un esprit d'apaisement suite aux guerres qui nous ont tant coûté, je préfère me garder d'accuser quiconque sur ce sujet sans avoir d'élément à charge.
Enfin et de façon plus anecdotique j'ai résolu l'affaire dite de la guerre des boulangers qui a vu s'affronter quelques trublions à coup de farine en plein forum. Les coupables ont été remis à l'édilité. Je regrette juste que le tribunat ait eu à s'impliquer dans une telle affaire et ait été en mesure de la résoudre bien avant que les magistrats concernés ne montrent la moindre avancée.
La fin de l'année aura bien entendu été marquée par le scandale du partage du butin lucériote par le consulaire Flavius Verus. Je ne reviendrai pas sur les raisons, qui ont déjà été débattues et peuvent se trouver facilement dans les minutes du Sénat. Qu'il soit seulement rappelé que j'ai fait usage de mon intercessio tribunicien à l'encontre de ce partage qui est donc invalidé et bloqué pour six mois. Qu'il soit également dit que le censeur a jugé cet intercessio illégal bien que ce soit par l'usage d'une logique infondée autant qu'intolérable. Je considère donc cette interprétation visiblement partisane du censeur comme infondée et relevant de l'abus de pouvoir, je la refuse et maintien donc mon intercessio.
Que cela soit su de mes éventuels successeurs à qui je demande incessamment de faire respecter l'intérêt des vétérans et du peuple de Rome dans son ensemble sur ce sujet.
Fait à l'hiver de la trois cent soixante-sixième année après la fondation de Rome,
le tribun Brutus Darus Bassus
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Brutus Darus, dit le grassouillet.
Fils-à-papa 323-357
Sénateur depuis 358
Tribun 359-361-362-365
Flamine de Mars de 359 à 362
Tavernier 362-363 |
Posté le : Lun 12 Avr 2010
