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Le Sénat de ROME jpem - Sujet : la nouvelle jupitériose
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la nouvelle jupitériose
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DARUS BASSUS Brutus
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Posté le : Mer 02 Jui 2010    

On ne s'attendrait pas vraiment à une harangue en pleine épidémie, et pourtant le gros Darus est bien là, gravissant les marches devant un forum privé de son animation habituelle par la maladie. Les clients du tribun, dont beaucoup manquent à l'appel, touchés par les fièvres ou la peur de la contagion, rassemblent les citoyens qui osent encore se réunir ou tout simplement faire leur marché.
Impossible de réunir aujourd'hui la foule des grands jours, mais peu importe, le tribun s'exprimera devant ce qu'il pourra réunir et devra compter sur la rumeur pour faire parvenir le message au reste de Rome.


Citoyens ! Peuple de Rome !

Les dieux se sont détournés de nous ! Une nouvelle fois, le héraut de leur colère frappe Rome : la jupitériose est revenue ! Comme il y a cent soixante-cinq ans, le panthéon nous châtie pour ce que nous sommes devenus !

Le Sénat ? L'avarice y règne en maître. Le népotisme et le secret y sont cultivés comme un style de vie. Les dirigeants de Rome passent plus de temps à lutter les uns contre les autres, le plus souvent parce que la rancœur est devenue une habitude pour eux, alors qu'ils ne sauraient en citer la source. Le Sénat manque à ses devoirs, trop occuper à se disputer richesses, pouvoir et influence pour se préoccuper du destin et de la grandeur de Rome.

La religion ? Les pontifes se suivent et se ressemblent par leur absence. Quand donc avons-nous vu Aquae présider aux cérémonies ? Où est le flamine Marcelllus ? Ce sont à quelques hommes pieux que l'on doit les cérémonies qui se déroulent à Rome alors que les dieux sont abandonnés par leurs propres serviteurs, ceux-là même qui avaient tant acheté et comploté pour acquérir leurs postes.

Le peuple ? Mais qu'a fait le peuple contre cela ? S'est-il élevé contre l'absence de pontife ? A-t-il puni le Sénat pour ses frasques ? Non, vous, nous tous, le peuple de Rome, avons laissé faire avec complaisance. Nous n'avons pas été plus concernés par le destin de Rome que les sénateurs, trop penchés que nous sommes sur notre propre fortune ou notre misère, et notre inaction est coupable.

Rome toute entière a failli. Rome toute entière a courroucé les dieux, et ceux-ci font s'abattre à présent leur fléau sur nous pour supprimer les plus mauvais d'entre nous et remettre ceux qui peuvent l'être sur le droit chemin.
Les médecins sont impuissants devant cette maladie. Nul ne sais la guérir. Pour la simple et bonne raison que les dieux ne permettraient pas que leur jugement soit remis en cause par de simples mortels.
Notre seul espoir de guérison, Romains, est de nous plier à leur loi et de faire le ménage en nous, de faire le ménage dans Rome, avant que les dieux ne se chargent de le faire eux-même.

Retrouvons notre fierté de Romains ! Prions les dieux comme nous n'aurions jamais du cesser de le faire. Seule la vertu pourra nous sauver.

Citoyens ! Dans trois jours, je ferai se tenir une cérémonie en l'honneur de nos dieux. J'y prierais, non pour la guérison, mais pour la purge de Rome. La purge, car c'est le seul moyen de refaire de notre peuple un peuple fort, un peuple honnête, loyal et déterminé. La purge par la peste ne sera peut-être même qu'un premier pas. Une purge divine que nous devrons nous-même achever pour montrer à Jupiter que nous allons nous prendre en main.

Priez avec moi, citoyens, pour la purge de Rome ! Pour qu'une nouvelle Rome naisse des affres de la maladie et de la mort. une Rome plus pure, plus forte !

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Brutus Darus, dit le grassouillet.
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BUSTOS Dominicus
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Bustos écoute le discours du Tribun sans réaction particulière, entouré de ses assesseurs

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MJ Bellone
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Eddus, orateur plébéien

Titube, un pichet à la main, il grimpe deux ou trois marches, avant de redescendre une marche, se stabilisant difficilement avant de s'asseoir.

Mais... qui a mis ses marches là?

Il tousse, crache, s'essuie la bouche et reprend une lampée

Ah, c'te pisse de dahu en rut! Le vin sabin!

Une lampée de plus accompagne la précédente

C'est tellement dégueu que ça ne peut que vous soigner! Faut bien que ça serve à quelque chose! Non mais sinon!

Titube, bien qu'assis

Les Dieux y pensent trop fort à nous là... faut pas kinoutouche! L'autre là, la brunette la... la...

Un de ses amis vient lui parler à voix basse

Fille. La fille. Ben, dis, c'est pas parce que j'la convoite qu'il faut la tuer tout de suite non? Hein? Vous pouvez pas lui laisser s'épanouir de sa décision personnelle à mon égard, hein?

Une petite foule de badauds approche, intriguée. Elle vient visiblement de Subure. Eddus tousse avant de reprendre la parole

Bon... en lot currence, oui currence, hein, j'me souviens plus de son nom. Mais attelle eu le temps? Dites? Donc...

Une lampée

Donc je porte plainte contre les dieux, voila. Faut ki z'arrête. En plus de me léser d'une dot confortable, un mariage gratuit contre des coups à vie, voilà qu'ils font tousser.

Rictus, puis toux grasse, Eddus crache au sol une petite tache rouge s'aperçoit sur son visage.Il reprend une lampée de vin. La foule augmente.

Alors, même la plus belle des filles elle commence par tousser, et attention, hein, tousser pas propre! Du genre qu'elle te repousse un cochon au trip' galop! Le truc sale, quoi! Après... après! Les plaques sur les bras, qu'on dirait un saucisson de mon pote Aulus le charcutier, qui les fait mal en plus... et puis enfin! elle te crache un truc, que tu dirais la carte de l'Italie en plus grand, genre qu'il y a d'autres terres en dessous, tu vois!

Eddus reprend une grande lampée, finissant son pichet. Il le jette sur un de ses sympathisants, qui lâche un petit couinement.

Voila! Après elle suffoque comme ça, tu fais bien le suffoquage toi! Bon toussa pour dire, les dieux, chui d'accord avec le tribun, faupakitouche! S'ils savent pas faire des maladies propres, ben ils font pas! Ils font d'autres trucs pas propres, avec les autres, hein, faut pas pousser, faut ki jouent aussi, mais pas les maladies, faupakitouchent!

Il se lève, trébuche aussitôt, se relève aussitôt, tenu par deux amis proches.

Et les mecs d'Esculape là, ils servent à rien, faudra leur dire. Y'en a pas là? Ben vous savez à rien!

Rote grassement, triomphant au milieu d'applaudissements nourris, vues les circonstances.

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DARUS BASSUS Brutus
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Posté le : Jeu 03 Jui 2010    

D'abord surpris par l'intrus qui vient squatter sa harangue, le tribun vire au blanc, puis au rouge au fur et à mesure que celui-ci s'exprime. Resté sans voix pendant la tirade, il reprend ses esprits et, dans un rare accès d'activité physique il s'en saisit et le secoue en criant "Impie !" avant de le jeter aux bas des rostres !

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URBANIS IUSTUS Flavius
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Posté le : Ven 04 Jui 2010    

L'édile Urbanis s'en vient avec des vigiles et donne des ordres pour faire évacuer la foule et conduire l'orateur plébéien dans le camp de la via latina. Il monte sur les rostres et d'une voix forte et égale, s'écrie :

Rentrez chez vous, par ordre de l'édilité. Dispersez vous et rentrez chez vous ! Les rassemblements propagent la maladie, évitez les contacts et rentrez dans vos demeures. Priez y les Dieux et les manes de vos ancêtres, restez chez vous jusqu'à ce que la maladie passe !
Des citoyens résistent à la maladie et d'autres ne sont même pas touchés, soyez de ceux là, sauvez votre vie en restant chez vous prudemment. Suivez les consignes des médecins et des prêtres, ayez foi dans la justice divine et ne cherchez pas la mort qui erre dans nos rues !
Rentrez chez vous, par ordre de l'édilité !

Puis Flavius se tourne vers Darus et lui dit d'une voix plus basse :

Avé Tribun, je ne peux pas t'obliger à suivre mes ordres mais je t'en prie, ne favorise pas les rassemblements de foule, la maladie ne s'en propage que plus vite. Sois raisonnable, tribun Darus, si tu veux prévenir le peuple d'informations, fais passer le message dans les rues par des esclaves, c'est ton droit et ton devoir de tribun et l'édilité te facilitera la tâche mais par les Dieux, évites les rassemblements de foule.

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MJ Séléné
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Posté le : Ven 04 Jui 2010    

Une foule assez conséquente avait bravé la pluie pour venir aux nouvelles. Remontée par le discours du tribun, elle devient plus calme et inquiète à l'écoute d'Eddus.

Aux cris "Impie" du tribun, plusieurs tentent de s'emparer de l'orateur Eddus, défendu par certains de ses amis, protestant qu'il n'a pas touché le tribun et qu'il ne peut être déclaré "sacer". Le brouhaha et le désordre est alors à son paroxysme.

Mais l'arrivée de l'édile et son message crée un mouvement de panique. Toutes les personnes présentes quittent précipitamment les rostres dans une bousculade non contrôlée. Les vigiles ont tout le mal du monde a rattrapé Eddus, emporté par le flot chaotique des romains apeurés.

Plusieurs personnes se font bousculées et tombent au sol, se faisant piétiner par la furie de Deimos et Phobos.

Quelques secondes après l'annonce de l'édile, 5 hommes restent au sol, quatre blessés dans la bousculade et un cinquième, coupé en deux crachant du sang au sol.


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URBANIS IUSTUS Flavius
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Posté le : Ven 04 Jui 2010    

Flavius hoche la tête, de manière totalement désabusée puis donne des ordres aux vigiles pour que les blessés soient emmenés chez des médecins et soignés ou envoyés dans le camp de la via latine si nécessaire.

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DARUS BASSUS Brutus
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Posté le : Ven 04 Jui 2010    

Tu es satisfait édile ? Je te félicite, tu as réussi à créer une véritable panique.

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BUSTOS Dominicus
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Bustos fait déployer ses assesseurs en assurant que la panique ferait plus de mal que de bien puis va a grands pas vers l'Edile

Alors Edile, tu préfères la panique des bousculades à un discours construit sur notre tradition religieuse?

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URBANIS IUSTUS Flavius
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S'assurant qu'ils sont seuls, Flavius laisse courrir sa colère :

La panique des bousculades ? Faut-il vous rappeler la situation, sénateurs ? Les citoyens ne nous ont pas attendus pour se taper dessus à la moindre suspicion, pour se jeter les uns les autres dans le Tibre ou commencer à devenir fous, tout simplement. Et puis le paroxysme de la bousculade s'est visiblement déroulé juste avant mon intervention, pendant que toi, prêteur, tu regardais !
Et si cette harangue n'avait pas eu lieu, rien de ceci ne se serait passé. Faut-il être devin pour comprendre que les rassemblements de foule sont facteurs de propagation de l'épidémie ? Qui sait combien de citoyens ont été infectés en cet instant !
C'est à croire que vous vivez au dessus de la maladie ! Est-ce que vous pensez que des milliers de citoyens travaillent chaque jour à ce que l'épidémie soit vaincue, qu'ils s'exposent courageusement malgré les risques dans un seul but : sauver le plus de monde possible ?! Et vous vous faites des discours ou vous y assistez comme si tout allait au mieux et que les foules nombreuses étaient tout à fait normales !
Quand je pense aux victimes qu'on commence à compter parmi les vigiles, les fonctionnaires ou les soldats qui travaillent chaque jour à combattre la maladie et que je vous vois ici, dans une scène surréaliste, j'ai vraiment honte !

Prêteur Bustos, tu as été le premier à rendre honneur aux vigiles morts pour Rome pendant le siège. Ca ne te fait rien de voir que ces vigiles ont du, une fois encore, entrer en contact avec des malades et risquer ainsi la mort elle-même, parce que le tribun a fait un discours qui commençait déja à dégénérer ? Trois morts déja parmi nos vigiles, combien encore après ce rafut inutile ? Et combien d'autres victimes qui n'auront pas été secourues parce que nous avons du intervenir ici ?
Oeuvrer au bien du peuple, ça veut aussi dire ne pas le mettre en danger !

Et Flavius quitte les rostres avec les vigiles, essayant visiblement de calmer sa colère

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DARUS BASSUS Brutus
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Posté le : Sam 05 Jui 2010    

Et combien de morts si personne ne prie les dieux ? Si personne ne leur sacrifie ? crie le tribun à l'édile qui s'en va.

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MJ Bellone
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La dispute sur les rostres est à l'origine d'un mouvement de panique qui traverse les quartiers. On entend son écho qui résonne, plusieurs rues plus loin. Des cris, étouffés par une sourde cavalcade.

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