Tarente

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Tarente, jusqu'à sa chute finale en 344 fut la plus puissante cité de l'Italie. Ses puissantes phalanges ont dominé non seulement le sud de la péninsule italienne mais aussi étendue l'influence de Tarente en terre sicilienne si bien qu'à son apogée Syracuse, Naples, Rhegium ou le Samnium sont tous vassaux des Tarentais. Equivalente en taille, en ressource financière et en puissance, Tarente fut jusqu'à ce jour le plus grand adversaire de Rome. Dominatrice de l'Italie, Tarente va être défaite par Rome en 312 avant de prendre sa revanche en 320 pour finalement être détruite à la fin 344.

Sommaire

Tarente, au centre de la grande Grèce

Une montée en puissance difficile

On raconte que ce furent les Parthénies, exilés spartiates qui colonisèrent les premiers le sud de la cote italienne pour fonder Tarente, un port qui devrait être au centre d'un golfe bien protégé et parfait pour l'épanouissement de l'activité navale. La ville ne va cesser de croître au fur et à mesure que la colonisation grecque progresse en Italie. Très rapidement cependant des conflits éclatent entre les principales cités grecques pouvant prétendre à la domination des colonies formant désormais la Grande Grèce comme le montre Les plus anciens textes d'historiens romain. Ces conflits tournent progressivement à l'avantage de Tarente, qui commence à étendre son influence, même si chaque cité grecque de Grande Grèce préserve jalousement son indépendance.

C'est ainsi que Tarente commence dès 212 à s'inquiéter des contacts entre Rome, la petite cité du Latium récemment victorieuse de la veille confédération ombrienne, et la cité de Naples. Naples et Rome débutent en effet des relations houleuses face à le danger que représente la confédération Samnite. Les Tarentais soutiennent ainsi activement les stratèges napolitains profondément anti-latin.

En 245, Tarente réagit à l'invasion de la Sicile par les Carthaginois en mobilisant sa flotte ainsi que celle des cités greco-italienne pour venir en aide à Syracuse; L'objectif étant pour les tarentais d'apparaître comme les protecteurs des grecs à l'ouest. Les cités grecs constituent alors la ligue Campanienne qui va être défait par les puniques.

Si cette ligue est défaite, elle reste une puissante force militaire dans les mains de dirigeants ambitieux, Tarente et Naples n'auront de cesse de se disputer le contrôle de cet outil. L'attitude ambiguë de Pompéi envers la ligue campanienne: entre solidarité grec et intérêt financier commun avec Rome décide Naples à entrer en guerre contre les latins réunis sous le giron romain. Si Naples et Tarente luttent pour le control du Sud italien, ni l'une ni l'autre ne sont prêt à accepter que Rome émerge comme une nouvelle prétendante. Au lieu de participer directement au conflit, Tarente accueille les classes aisées exilés de tout bord, fuyant les énormes taxes et les pillages qu'engendre la guerre.

Le comportement arrogant et outrageant de Naples à la tête des forces grecs, et décidée à faire main mise sur la ligue, pousse les Tarentais à faire volte face et offrir leur soutien total aux romains, envoyant or, armes et soldats. Rome craignant une traîtrise renvoie le contingent. Nous sommes en 249, à ce moment là Syracuse s'effondre.

Réticent à abandonner totalement la Sicile aux Puniques les efforts grecs en direction du Latium se relâchent donnant ainsi l'occasion aux triumvirs romain, récemment au pouvoir par un coup d'état, de repousser les Napolitains. Le prestige de Naples s'effondre alors, permettant à Tarente de prendre l'ascendant.

De l'hégémonie à la première guerre Tarentaise

En 307, Tarente se résout à voir au Latium plus qu'un peuple de vulgaire berger, et espère mettre fin aux ambitions romaines en signant le premier traité digne de ce nom avec Rome. De 307 à 312, Tarente étale sa domination sur tout le sud Italien, au point qu'elle juge peut utile de se plier aux exigences du traité romano tarentais. Les hoplites venus tout droit de Thessalie ne stationnent toujours aussi prêt de Rome et les commerçants romains sont "encouragés" violemment à arrêter de concurrencer leurs homologues grecs en quittant le sud de la péninsule.

En 311, Rome, le Consul Cornélius Scipio à sa tête, entre en guerre face à Tarente. Cette dernière subit une cuisante défaite à Métaponte où elle pert 10 000 hommes et 15 000 blessés. Tarente tente vainement de provoquer un affrontement entre Carthage et Rome... A l'issue de cette guerre Tarente, deviens vassale de Rome. Au sud, seule Naples et Rhegium échappent encore à la domination de Rome.

Le protectorat romain et la revanche

Commence à partir de 312 une longue période de domination romaine. Les légions de citoyens s'installent dans le Sud et profitent de l'intégration des terres dans l'ager. De nouveaux clients apparaissent au Sud pour les riches patriciens romains. La population est pourtant bien loin de se satisfaire des nouveaux d'autant plus que le nombre excessivement bas de soldat romain au sud est appât trop évident pour l'aristocratie tarentaise exilés.


En 319, Phillipe de Thessalie répond à l'appel de l'aristocratie Tarentaise et débarque à Brindisi à la tête d'une formidable armée de 75 000 hommes. La guerre sera foudroyante. Habile stratège, Phillipe va battre à de nombreuses reprises les romains, forcant le Consul Valérius à céder une indemnité de 25 millions d'as ainsi que tout les territoires conquis. De plus, Phillipe oblige Rome à mettre à sa disposition sa flotte pour parer le danger Perse qui a commencé à se profiler à l'horizon. Intrépide et infatigable, le contingent thessalien, renforcé par les tarentais va aller bouter les carthaginois hors de Sicile. Le danger Perse, et le conflit d'influence naissant entre la Thessalie et l'Epire vont mettre fin à l'aventure des achaiens en Grande Grèce.

Image:Tarentety5.pngTarente, libérée est alors à son apogée

Naples, Rhegium, Syracuse, Messine... toute les cités de grande Grèce reconnaisse Tarente comme marraine, leur strategos se réunissant plusieurs fois à Tarente pour décider de la politique à mener en grande grèce. La diplomatie tarentaise réussit des coups d'éclats en maintenant le Samnium comme zone tampon entre Rome et Tarente tout en ruinant la réputation de Rome auprès des Gaulois, des Samnites ou autre, les faisant passer pour de dangereux ambitieux sanguinaires; ou encore en réussissant à se faire payer la forte indemnité demandé à l'issue de la guerre alors que les thessaliens avaient déjà quitté la péninsule.

Une puissance fragile

Au début des années 330, l'hégémonie de la grande Grèce parait invincible. Avec de solides alliés en Thessalie et en Epire, Syracuse et Tarente réarmés et florissantes, les espoirs romains de reconquérir le sud paraissent bien trop chimériques. L'intense campagne diplomatique que va débuter Rome pour préparer sa revanche va pourtant montrer les limites de cette puissance.

En 320, c'est le coup de Naples: des diplomates romains, essentiellement les sénateurs Caro, Tarentinus et Détritus, font basculer Naples dans le camp romain après quatre années de négociations. Naples devient une province alliée de Rome. C'est un coup dur pour Tarente qui voit son principal verrou au nord s'effondrer.

Plus tard, c'est Siris et Luceria qui promettent en secret de rejoindre le camp romain sitôt que la guerre commencera. Ces deux cités étaient en effet depuis longtemps excédé par le laxisme Tarentais avec les pillards Samnites que Tarente veut maintenir dans son giron. Plus grande surprise encore, la Thessalie, embourbée dans ses conflits avec les cités Grecs d'Achaïe quémandeuse de plus de liberté politique ne peut intervenir pour aider Tarente. Syracuse quant à elle est trop occupée à mobilier la Sicile, le danger punique se faisant de plus en plus pressant.

Si bien qu'au printemps 340, Tarente est seule.

Le dernier acte

De 339 à 344 voit se dérouler la plus longue et plus difficile guerre menée par Rome. En 339 après une longue préparation diplomatique, le sénateur Fugitivus étant envoyé pour négocier un accord en Lucanie, les hostilités reprennent contre Tarente et les romains sont déterminé à prendre leur revanche. Carthage doit attaquer par le sud en Sicile, tandis que Rome doit attaquer par le nord en contournant le Samnium. Si les légions Gaius remportent un premier succès à Sybaris Novo, Tarente renverse la tendance en remportant des victoires écrasantes sur les légions de Gaius puis de Caro en 340 et 341, mais qui ne réussissent pas à briser l'élan romain. Croto sombre en 342 face à l'assaut combiné de l'armée et la flotte romaine. A l'hiver 343 enfin, les tarentais sont acculés à leurs murailles. Cette fois leurs noblesses ne pourra fuirez repréparer son retour comme précédemment. La flotte romaine commence en effet à faire le blocus du golfe tarente. 344 est l'année des derniers instants de l'archontat. A l'hiver, les troupes romaines donnent l'assaut aux murailles, et finissent par vaincre les hoplites tarentais. Au même moment, Hannibal remporte une grande victoire sous les murs de Syracuse, parachevant ainsi la défaite de l'Hégémonie de la grande grèce. Tarente, à l'exception de ses temples est incendiée et pillée.

Tarente, aujourd'hui

Tarente est devenue depuis sa chute, la capitale où séjournent les gouverneurs romains du Sud. Le Gouverneur Varus actuellement en poste à Tarente s'efforce de consolider les récents acquis romains.

Civilisation

L'armée de la grande grèce

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                   (Une colonne tarentaise, après une échauffourée, dans le sud lors de la dernière guerre)

Les hoplites furent le pivot de l'armée de la grande grèce regroupée sous l'autorité de Tarente. La puissance de cette armée sera telle que Rome nécessita jusqu'à 17 légions (sachant que 3 légions seulement sont levé en tant de paix) pour en finir avec la puissance tarentaise. L'armée Tarentaise remporta de nombreuses victoires tout d'abord face aux autres cités grecques puis face à Rome, avant de finalement s'incliner devant la défection de ses alliés.

Avant 245, chaque cité disposait de sa propre force armée de citoyens. Naples, Pompéi et Tarente étaient les trois cités à revendiquer la domination du Sud Grec, Syracuse revendiquant la Sicile. Les premières archives romaines relatent les combats incessants que se livrait les cités grecques pour la domination de la Grande Grèce. Ses violents affrontements ne vont cesser que lorsque Tarente réussira à liguer les grecs face aux dangers communs qui menacent les positions grecques dans la péninsule.

Alors que se forment différentes ligues (latine, campanienne...) les tarentais et les napolitains regroupent leurs armées pour venir en aide à Syracuse, dont les terres sont envahis à cette époque par les Carthaginois. Si cette première alliance de cité grecque échoue, Naples tente de retourner l'instrument militaire contre Rome ce qui entraînera la rupture de cette première alliance.

Les Grecs subiront le prix de leurs divisions lorsque Tarente et Naples seront défait successivement par la petite armée de la république romaine au terme d'une campagne foudroyante.

Après la revanche de 320, l'armée Tarentaise apparaît sous ses meilleurs auspices. L'armée repose sur un corps d'hoplites d'élite. Lors d'une entrée en guerre, chaque cité de la péninsule doit envoyer un contingent en direction de la marraine tarentaise pour former son armée. Tarente peut aussi compter sur la cavalerie mercenaire Samnite pour renforcer les flans de son armée. Enfin, des troupes de mercenaires peuvent éventuellement être levé pour compléter le corps d'armée tarentais.

Regroupée de la sorte, l'armée tarentaise parait invincible. La principale faiblesse de cette armée vient du système politique qui le dirige, car seule les nombreuses défections d'alliés vont affaiblir l'armée tarentaise au point de la rendre vulnérable y compris pour la petite ligue latine.

Principales batailles de la dernière guerre

Bataille de Sybaris Novo (Défaite contre légat Gaius, renforcé par les Samnites)

Bataille de Luceria (Victoire sur les légions Gaius, Lucanor, chef de guerre Samnite est tué)

Bataille de Naples (Victoire écrasante sur les troupes du légat Caro non loin de Naples)

Siege de Croto

Siege de Tarente

La flotte de la grande Grèce

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Une trirème tarentaise lors de la dernière guerre.

Malgré la féroce réputation des flottes grecques, la flotte tarentaise ne réussira jamais à jouer un rôle décisif lors des nombreuses guerres pour la suprématie en Italie et en sicile.